Un autre regard

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LE CADRE HISTORIQUE DE LA RÉVÉLATION

PENSER LE CORAN

Extraits n°7/50 du livre « Penser le Coran »

de Mahmoud Hussein

Edition : GRASSET – 2009

 

 

 

 

 


 NB : J’ai ajouté au texte du livre de Mahmoud Hussein, la traduction en arabe des versets du Coran ainsi que principalement le Tafsir de Jalayn. Il me semble que la compréhension devient plus pertinente pour toutes celles et tous ceux qui manient le français et l'arabe. 

Le livre est en vente en français et traduit à l'arabe

Achetez les livres et lisez et faites lire vos enfants, vos ami(e)s et vos collègues

(Abdelhak RIKI)


LE CADRE HISTORIQUE DE LA RÉVÉLATION

 

Rappelons le cadre historique de la Révélation.

Au tournant du VII siècle de l’ère chrétienne, l’immense territoire de la Péninsule Arabique est peuplé de tribus nomades et semi-nomades. Un petit nombre d’elles se sont sédentarisées, en s’établissant dans quelques villes, essentiellement regroupées au sud, dans le prospère Yémen, ou au centre ouest, le long de la Mer Rouge. Parmi ces dernières, La Mecque se distingue par un triple privilège, géographique, économique et religieux.

Surplombée de montagnes qui l’encerclent de toutes parts, elle est protégée par son décor naturel. Elle a su en profiter pour devenir le carrefour des routes caravanières reliant alors le Yémen à la Syrie et à l’Irak. A dos de chameau, le voyageur met un mois pour la rejoindre venant de Damas au nord ou d’Aden au sud, vingt-cinq jours venant de Bassora à l’est.

De plus, La Mecque abrite un sanctuaire, connu sous le nom de Ka‘ba, qui est largement vénéré dans une grande partie de la Péninsule.

La Ka‘ba contient, de fait, aussi bien les idoles du panthéon mecquois, que celles de nombreuses tribus extérieures à la ville. Durant des périodes fixes de pèlerinage, toutes ces tribus observent entre elles une trêve et se retrouvent à La Mecque pour vénérer leurs divinités, échanger des informations et des biens, négocier ou renégocier des alliances.

Les chroniqueurs s’accordent à reconnaître aux grandes tribus peuplant le centre de la Péninsule un farouche esprit d’indépendance. C’est ainsi qu’elles ont pu repousser les pressions concurrentes des deux empires limitrophes, la Perse et Byzance, dont chacun visait à intégrer leurs territoires à sa zone d’influence. On raconte qu’Alexandre de Macédoine, en route pour la Perse, avait projeté d’occuper le centre de l’Arabie, et qu’il avait dû y renoncer.

Le même esprit d’indépendance conduit ces tribus, polythéistes, à résister à l’attrait des religions juive et chrétienne. Quoique fortement minoritaires, celles-ci ont pris racine dans quelques villes, Yathrib et khaybar pour la première et Najrân pour la seconde. Les Arabes s’y arrêtent, chaque fois qu’ils empruntent les routes commerciales reliant La Mecque à Damas vers le nord ou La Mecque au Yémen vers le sud. Ils ne manquent pas de débattre avec les juifs comme avec les chrétiens. Mais les conversions restent rarissimes.

Pourtant, parmi les polythéistes, certains esprits montrent à cette époque un réel intérêt pour le monothéisme. Ils cherchent une vision unifiée des choses de ce monde et de l’au-delà, mais ne parviennent pas à en formuler les principes. Ils se refusent à adopter ceux que proposent les juifs ou les chrétiens, parce que leurs Livres sont tissés de référence trop étrangères à la culture arabe et parce que les premiers sont les protégés de la Perse et les seconds les protégés de Byzance.

A en croire les chroniqueurs, une rumeur se répand mystérieusement, à la fin du VI siècle, annonçant l’apparition imminente d’un prophète arabe. Un illustre poète espère en vain être celui-là. Plusieurs individus, apparentés à différentes tribus polythéistes, prétendent être inspirés par un dieu unique…

 

 À suivre…

 

 

 



16/05/2013
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