Un autre regard

Un autre regard

PENSER LE CORAN


PENSER LE CORAN (13 et 14/50)

PHOTO DU CORAN.jpg

Extraits n°13/50 et 14/50 du livre « Penser le Coran » de Mahmoud Hussein

 

Le Coran appelle les humains à reconnaître les Signes que Dieu a semés à leur intention, sur leur parcours terrestre, pour les guider sur la voie qui les reconduit vers Lui. Car tout vient de Lui et tout ramène à Lui :

C’est à Dieu que nous sommes et à Lui que nous revenons…

(Sourate 2, 156)

 

الَّذِينَ إِذَا أَصَابَتْهُمْ مُصِيبَةٌ قَالُوا إِنَّا لِلَّهِ وَإِنَّا إِلَيْهِ رَاجِعُونَ (156) (سورة البقرة)

 

تفسير الجلالين

هُمُ "الَّذِينَ إذَا أَصَابَتْهُمْ مُصِيبَة" بَلَاء "قَالُوا إنَّا لِلَّهِ" مَلِكًا وَعَبِيدًا يَفْعَل بِنَا مَا يَشَاء "وَإِنَّا إلَيْهِ رَاجِعُونَ" فِي الْآخِرَة فَيُجَازِينَا وَفِي الْحَدِيث (مَنْ اسْتَرْجَعَ عِنْد الْمُصِيبَة أَجَرَهُ اللَّه فِيهَا وَأَخْلَفَ اللَّه عَلَيْهِ خَيْرًا ) وَفِيهِ أَنَّ مِصْبَاح النَّبِيّ صَلَّى اللَّه عَلَيْهِ وَسَلَّمَ طُفِئَ فَاسْتَرْجَعَ فَقَالَتْ عَائِشَة : إنَّمَا هَذَا مِصْبَاح فَقَالَ : (كُلّ مَا أَسَاءَ الْمُؤْمِن فَهُوَ مُصِيبَة) رَوَاهُ أَبُو دَاوُد فِي مَرَاسِيله

 

Dans ces Signes, les humains sont appelés à reconnaître Son unicité, Sa grandeur et Sa miséricorde :

Dans la création des cieux et de la terre, dans l’alternance des jours et des nuits, dans le navire qui vogue sur la mer, chargé de choses profitables, dans l’eau que Dieu fait descendre du ciel, pour rendre la vie à la terre lorsqu’elle est morte… dans le déploiement des vents, dans la course des nuages entre le ciel et la terre, il y a des Signes pour les gens qui raisonnent…

(Sourate 2, 164)

 

إِنَّ فِي خَلْقِ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَاخْتِلَافِ اللَّيْلِ وَالنَّهَارِ وَالْفُلْكِ الَّتِي تَجْرِي فِي الْبَحْرِ بِمَا يَنْفَعُ النَّاسَ وَمَا أَنْزَلَ اللَّهُ مِنَ السَّمَاءِ مِنْ مَاءٍ فَأَحْيَا بِهِ الْأَرْضَ بَعْدَ مَوْتِهَا وَبَثَّ فِيهَا مِنْ كُلِّ دَابَّةٍ وَتَصْرِيفِ الرِّيَاحِ وَالسَّحَابِ الْمُسَخَّرِ بَيْنَ السَّمَاءِ وَالْأَرْضِ لَآيَاتٍ لِقَوْمٍ يَعْقِلُونَ (164)

(سورة البقرة)

 

تفسير الجلالين

"إنَّ فِي خَلْق السَّمَاوَات وَالْأَرْض" وَمَا فِيهِمَا مِنْ الْعَجَائِب "وَاخْتِلَاف اللَّيْل وَالنَّهَار" بِالذَّهَابِ وَالْمَجِيء وَالزِّيَادَة وَالنُّقْصَان "وَالْفُلْك" السُّفُن "الَّتِي تَجْرِي فِي الْبَحْر" وَلَا تَرْسُب مُوقَرَة "بِمَا يَنْفَع النَّاس" مِنْ التِّجَارَات وَالْحَمْل "وَمَا أَنْزَلَ اللَّه مِنْ السَّمَاء مِنْ مَاء" مَطَر "فَأَحْيَا بِهِ الْأَرْض" بِالنَّبَاتِ "بَعْد مَوْتهَا" يُبْسهَا "وَبَثَّ" فَرَّقَ وَنَشَرَ بِهِ "فِيهَا مِنْ كُلّ دَابَّة" لِأَنَّهُمْ يَنْمُونَ بِالْخِصْبِ الْكَائِن عَنْهُ "وَتَصْرِيف الرِّيَاح" تَقْلِيبهَا جُنُوبًا وَشِمَالًا حَارَّة وَبَارِدَة "وَالسَّحَاب" الْغَيْم "الْمُسَخَّر" الْمُذَلَّل بِأَمْرِ اللَّه تَعَالَى يَسِير إلَى حَيْثُ شَاءَ اللَّه "بَيْن السَّمَاء وَالْأَرْض" بِلَا عَلَاقَة "لَآيَات" دَالَّات عَلَى وَحْدَانِيّته تَعَالَى "لِقَوْمٍ يَعْقِلُونَ" يَتَدَبَّرُونَ

 

Mais les humains sont constamment tentés par le mal.

C’est ainsi que, d’une contrée à l’autre, d’une époque à l’autre, ils finissent par oublier Dieu. Ce qui s’exprime toujours par une forme ou une autre d’adoration des idoles.

Dieu sévit, sanctionne, punit. Mais plus souvent, Il pardonne.

Dieu est Celui qui revient sans cesse vers le pécheur repentant. Il est miséricordieux…

(Sourate 49, 12)

 

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اجْتَنِبُوا كَثِيرًا مِنَ الظَّنِّ إِنَّ بَعْضَ الظَّنِّ إِثْمٌ ۖ وَلَا تَجَسَّسُوا وَلَا يَغْتَبْ بَعْضُكُمْ بَعْضًا ۚ أَيُحِبُّ أَحَدُكُمْ أَنْ يَأْكُلَ لَحْمَ أَخِيهِ مَيْتًا فَكَرِهْتُمُوهُ ۚ وَاتَّقُوا اللَّهَ ۚ إِنَّ اللَّهَ تَوَّابٌ رَحِيمٌ (12)

(سورة الحجرات)

 

تفسير الجلالين

"يَا أَيّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اجْتَنِبُوا كَثِيرًا مِنَ الظَّنّ إنَّ بَعْض الظَّنّ إثْم" أَيْ مُؤْثِم وَهُوَ كَثِير كَظَنِّ السَّوْء بِأَهْلِ الْخَيْر مِنْ الْمُؤْمِنِينَ وَهُمْ كَثِير بِخِلَافِهِ بِالْفُسَّاقِ مِنْهُمْ فَلَا إثْم فِيهِ فِي نَحْو مَا يَظْهَر مِنْهُمْ "وَلَا تَجَسَّسُوا" حُذِفَ مِنْهُ إحْدَى التَّاءَيْنِ لَا تَتَّبِعُوا عَوْرَات الْمُسْلِمِينَ وَمَعَايِبهمْ بِالْبَحْثِ عَنْهَا "وَلَا يَغْتَبْ بَعْضكُمْ بَعْضًا" لَا يَذْكُرهُ بِشَيْءٍ يَكْرَههُ وَإِنْ كَانَ فِيهِ "أَيُحِبُّ أَحَدكُمْ أَنْ يَأْكُل لَحْم أَخِيهِ مَيْتًا" بِالتَّخْفِيفِ وَالتَّشْدِيد أَيْ لَا يَحْسُن بِهِ "فَكَرِهْتُمُوهُ" أَيْ فَاغْتِيَابه فِي حَيَاته كَأَكْلِ لَحْمه بَعْد مَمَاته وَقَدْ عُرِضَ عَلَيْكُمْ الثَّانِي فَكَرِهْتُمُوهُ فَاكْرَهُوا الْأَوَّل "وَاتَّقُوا اللَّه" أَيْ عِقَابه فِي الِاغْتِيَاب بِأَنْ تَتُوبُوا مِنْهُ "إنَّ اللَّه تَوَّاب" قَابِل تَوْبَة التَّائِبِينَ "رَحِيم" بِهِمْ

 

Alors de loin en loin, Il offre aux humains une chance exceptionnelle de salut, Il leur envoie un nouveau prophète, porteur de Son Message, toujours le même sous des formes, et dans des langues, différentes. Ce message est celui de la « religion vraie », de « l’abandonnement à Dieu », qui se dit en arabe islam. En ce sens, tous les prophètes de Dieu sont des musulmans.

 Certains d’entre eux ont été porteurs de Livres. Ces Livres sont, sous des formes différentes, le même Livre – dont l’essence sans forme est celle que le Coran désigne comme Umm al-Kitâb, l’Archétype, le Livre originel :

Chaque époque a eu son Livre. Dieu efface ou confirme ce qu’Il veut. Il a auprès de Lui le Livre originel.

(Sourate 13, 38-39)

 

وَلَقَدْ أَرْسَلْنَا رُسُلًا مِنْ قَبْلِكَ وَجَعَلْنَا لَهُمْ أَزْوَاجًا وَذُرِّيَّةً ۚ وَمَا كَانَ لِرَسُولٍ أَنْ يَأْتِيَ بِآيَةٍ إِلَّا بِإِذْنِ اللَّهِ ۗ لِكُلِّ أَجَلٍ كِتَابٌ (38)

يَمْحُو اللَّهُ مَا يَشَاءُ وَيُثْبِتُ ۖ وَعِنْدَهُ أُمُّ الْكِتَابِ (39)

(سورة الرعد)

 

تفسير الجلالين

وَنَزَلَ لَمَّا عَيَّرُوهُ بِكَثْرَةِ النِّسَاء : "وَلَقَدْ أَرْسَلْنَا رُسُلًا مِنْ قَبْلك وَجَعَلْنَا لَهُمْ أَزْوَاجًا وَذُرِّيَّة" أَوْلَادًا وَأَنْتَ مِثْلهمْ "وَمَا كَانَ لِرَسُولِ" مِنْهُمْ "أَنْ يَأْتِيَ بِآيَةٍ إلَّا بِإِذْنِ اللَّه" لِأَنَّهُمْ عَبِيدٌ مَرْبُوبُونَ "لِكُلِّ أَجَلٍ" مُدَّة "كِتَاب" مَكْتُوب فِيهِ تَحْدِيده

"يَمْحُو اللَّه" مِنْهُ "مَا يَشَاء وَيُثْبِت" بِالتَّخْفِيفِ وَالتَّشْدِيد فِيهِ مَا يَشَاء مِنْ الْأَحْكَام وَغَيْرهَا "وَعِنْده أُمّ الْكِتَاب" أَصْله الَّذِي لَا يَتَغَيَّر مِنْهُ شَيْء وَهُوَ مَا كَتَبَهُ فِي الْأَزَل

 

Abraham, Moïse et Jésus sont parmi les plus grands des prophètes. Ils ont mené à bien leur mission. Mais après leur mort, le Message dont ils étaient porteurs a été trahi et les Livres révélés aux derniers ont été altérés ; Alors Dieu décide d’envoyer Muhammad, qui sera Son ultime Messager, porteur du Livre sous sa forme dernière.

Ce Livre que Nous révélons est béni et confirme ce qui était avant lui…

(Sourate 6, 92)

 

وَهَٰذَا كِتَابٌ أَنْزَلْنَاهُ مُبَارَكٌ مُصَدِّقُ الَّذِي بَيْنَ يَدَيْهِ وَلِتُنْذِرَ أُمَّ الْقُرَىٰ وَمَنْ حَوْلَهَا ۚ وَالَّذِينَ يُؤْمِنُونَ بِالْآخِرَةِ يُؤْمِنُونَ بِهِ ۖ وَهُمْ عَلَىٰ صَلَاتِهِمْ يُحَافِظُونَ (92)

(سورة الأنعام)

 

تفسير الجلالين

"وَهَذَا" الْقُرْآن "كِتَاب أَنْزَلْنَاهُ مُبَارَك مُصَدِّق الَّذِي بَيْن يَدَيْهِ" قَبْله مِنْ الْكُتُب "وَلِتُنْذِر" بِالتَّاءِ وَالْيَاء عُطِفَ عَلَى مَعْنَى مَا قَبْله أَيْ أَنْزَلْنَاهُ لِلْبَرَكَةِ وَالتَّصْدِيق وَلِتُنْذِر بِهِ "أُمّ الْقُرَى وَمَنْ حَوْلهَا" أَيْ أَهْل مَكَّة وَسَائِر النَّاس "وَاَلَّذِينَ يُؤْمِنُونَ بِالْآخِرَةِ يُؤْمِنُونَ بِهِ وَهُمْ عَلَى صَلَاتهمْ يُحَافِظُونَ" خَوْفًا مِنْ عِقَابهَا

 

 [A noter : la continuité de sens entre les Signes que Dieu sème dans le monde pour dévoiler aux humains Sa Présence et les Signes dont il parsème le Livre où Il leur révèle Sa Parole : le même mot arabe, âya, désigne les signes divins et les versets coraniques.]

 

Le récit coranique révèle une succession d’événements surnaturels et exceptionnels, scandant le Dessein de Dieu : le retour cyclique de prophètes, chargés de rappeler sa Parole à des humains qui ne cessent de l’oublier.

Ce récit interdit de ramener le Coran à un collage de vérités simultanées, délestées de toute implication chronologique, à lire dans n’importe quel ordre. Certains événements se situent avant d’autres – la Torah précède l’Evangile, qui précède à son tour le Coran -  et certaines figures prophétiques apparaissent avant d’autres – Abraham, Moïse, Jésus, Muhammad se succèdent dans cet ordre.

A travers cette succession d’événements surnaturels, le récit coranique met en évidence, à l’échelle du Dessein global de la Création, la notion centrale que l’on retrouve à l’échelle des vingt-deux années de la Révélation du Coran lui-même : Dieu intervient directement dans le temps, chaque fois qu’Il le juge nécessaire, en créant un événement surnaturel et exceptionnel : la révélation de Sa Parole à un prophète chargé d’offrir aux humains une nouvelle chance de salut.

 

Conventions typographiques

Le texte des auteurs est composé en caractères droits.

Les versets du Coran sont composés en caractères gras.

Les extraits de livres d’exégèse sont composés en italique.

NB : J’ai ajouté au texte du livre de Mahmoud Hussein, la traduction en arabe des versets du Coran ainsi que principalement le Tafsir de Jalayn. Il me semble que la compréhension devient plus pertinente pour toutes celles et tous ceux qui manient le français et l'arabe.

Le livre est en vente en français et traduit à l'arabe

Achetez les livres et lisez et faites lire vos enfants, vos ami(e)s et vos collègues

(Abdelhak RIKI)

À suivre

 


09/10/2013
0 Poster un commentaire

LE CORAN ET LE TEMPS DE LA CRÉATION

Penser le Coran.jpg

Extraits n°12/50 du livre « Penser le Coran » de Mahmoud Hussein

 

A travers de nombreux versets, notamment ceux que Dieu consacre aux faits et gestes des prophètes qui ont précédé Muhammad sur la terre, se dévoile un récit coranique. Il exprime l’unité et la cohérence du Dessein que Dieu poursuit dans sa Création. Celle-ci progresse, par cycles, de la Genèse au Jugement dernier ; pour déboucher sur la Vie éternelle. Au long de ce parcours, d’une époque à l’autre, Dieu envoie aux humains un prophète, chargé de leur porter Sa Parole, parfois à travers un Livre. Muhammad est le dernier de ces prophètes et le Coran, le dernier de ces Livres.

 

Ayant décrété la Création, étalée sur six jours, Dieu y manifeste Sa Toute-Puissance :


Dieu est votre Seigneur, qui a créé les cieux et la terre en six jours, puis s’est rassis sur Son Trône, gouvernant toute chose…

(Sourate 10, 3)

 

إِنَّ رَبَّكُمُ اللَّهُ الَّذِي خَلَقَ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضَ فِي سِتَّةِ أَيَّامٍ ثُمَّ اسْتَوَىٰ عَلَى الْعَرْشِ ۖ يُدَبِّرُ الْأَمْرَ ۖ مَا مِنْ شَفِيعٍ إِلَّا مِنْ بَعْدِ إِذْنِهِ ۚ ذَٰلِكُمُ اللَّهُ رَبُّكُمْ فَاعْبُدُوهُ ۚ أَفَلَا تَذَكَّرُونَ (3)

(سورة يونس)

 

تفسير الجلالين

"إنَّ رَبّكُمْ اللَّه الَّذِي خَلَقَ السَّمَاوَات وَالْأَرْض فِي سِتَّة أَيَّام" مِنْ أَيَّام الدُّنْيَا أَيْ فِي قَدْرهَا لِأَنَّهُ لَمْ يَكُنْ ثَمَّ شَمْس وَلَا قَمَر وَلَوْ شَاءَ لَخَلَقَهُنَّ فِي لَمْحَة وَالْعُدُول عَنْهُ لِتَعْلِيمِ خَلْقه التَّثَبُّت "ثُمَّ اسْتَوَى عَلَى الْعَرْش" اسْتِوَاء يَلِيق بِهِ "يُدَبِّر الْأَمْر" بَيْن الْخَلَائِق "مَا مِنْ" صِلَة "شَفِيع" يَشْفَع لِأَحَدٍ "إلَّا مِنْ بَعْد إذْنه" رَدّ لِقَوْلِهِمْ إنَّ الْأَصْنَام تَشْفَع لَهُمْ "ذَلِكُمْ" الْخَالِق الْمُدَبِّر "اللَّه رَبّكُمْ فَاعْبُدُوهُ" وَحِّدُوهُ "أَفَلَا تَذَكَّرُونَ" بِإِدْغَامِ التَّاء فِي الْأَصْل فِي الذَّال


Le premier des humains est apparu à la fin du sixième jour :

 

Ton Seigneur dit aux anges : Je crée un humain d’une argile de boue malléable. Lorsque Je l’aurai façonné et que Je lui aurai insufflé de Mon Esprit, tombez prosternés.

(Sourate 15, 28-30)

 

وَإِذْ قَالَ رَبُّكَ لِلْمَلَائِكَةِ إِنِّي خَالِقٌ بَشَرًا مِنْ صَلْصَالٍ مِنْ حَمَإٍ مَسْنُونٍ (28)

 فَإِذَا سَوَّيْتُهُ وَنَفَخْتُ فِيهِ مِنْ رُوحِي فَقَعُوا لَهُ سَاجِدِينَ (29)

 فَسَجَدَ الْمَلَائِكَةُ كُلُّهُمْ أَجْمَعُونَ (30)

(سورة الحجر)

 

تفسير الطبري


الْقَوْل فِي تَأْوِيل قَوْله تَعَالَى : { وَإِذْ قَالَ رَبّك لِلْمَلَائِكَةِ إِنِّي خَالِق بَشَرًا مِنْ صَلْصَال مِنْ حَمَإٍ مَسْنُون } يَقُول ـ تَعَالَى ذِكْره ـ لِنَبِيِّهِ مُحَمَّد صَلَّى اللَّه عَلَيْهِ وَسَلَّمَ : { و } اُذْكُرْ يَا مُحَمَّد { إِذْ قَالَ رَبّك لِلْمَلَائِكَةِ إِنِّي خَالِق بَشَرًا مِنْ صَلْصَال مِنْ حَمَإٍ مَسْنُون }


يَقُول : فَإِذَا صَوَّرْته فَعَدَلْت صُورَته { وَنَفَخْت فِيهِ مِنْ رُوحِي } فَصَارَ بَشَرًا حَيًّا ; { فَقَعُوا لَهُ سَاجِدِينَ } سُجُود تَحِيَّة وَتَكْرِمَة لَا سُجُود عِبَادَة . وَقَدْ : 16002 - حَدَّثَنِي جَعْفَر بْن مُكْرِم , قَالَ : ثَنَا أَبُو عَاصِم , قَالَ : ثَنَا شُبَيْب بْن بِشْر , عَنْ عِكْرِمَة , عَنْ اِبْن عَبَّاس قَالَ : لَمَّا خَلَقَ اللَّه الْمَلَائِكَة قَالَ : إِنِّي خَالِق بَشَرًا مِنْ طِين , فَإِذَا أَنَا خَلَقْته فَاسْجُدُوا لَهُ ! فَقَالُوا : لَا نَفْعَل . فَأَرْسَلَ عَلَيْهِمْ نَارًا فَأَحْرَقَتْهُمْ . وَخَلَقَ مَلَائِكَة أُخْرَى , فَقَالَ : إِنِّي خَالِق بَشَرًا مِنْ طِين , فَإِذَا أَنَا خَلَقْته فَاسْجُدُوا لَهُ ! فَأَبَوْا , قَالَ : فَأَرْسَلَ عَلَيْهِمْ نَارًا فَأَحْرَقَتْهُمْ . ثُمَّ خَلَقَ مَلَائِكَة أُخْرَى , فَقَالَ : إِنِّي خَالِق بَشَرًا مِنْ طِين , فَإِذَا أَنَا خَلَقْته فَاسْجُدُوا لَهُ ! فَأَبَوْا , فَأَرْسَلَ عَلَيْهِمْ نَارًا فَأَحْرَقَتْهُمْ . ثُمَّ خَلَقَ مَلَائِكَة , فَقَالَ : إِنِّي خَالِق بَشَرًا مِنْ طِين , فَإِذَا أَنَا خَلَقْته فَاسْجُدُوا لَهُ ! فَقَالُوا : سَمِعْنَا وَأَطَعْنَا . إِلَّا إِبْلِيس كَانَ مِنْ الْكَافِرِينَ الْأَوَّلِينَ .


الْقَوْل فِي تَأْوِيل قَوْله تَعَالَى : { فَسَجَدَ الْمَلَائِكَة كُلّهمْ أَجْمَعُونَ } يَقُول ـ تَعَالَى ذِكْره ـ : فَلَمَّا خَلَقَ اللَّه ذَلِكَ الْبَشَر وَنَفَخَ فِيهِ الرُّوح بَعْد أَنْ سَوَّاهُ , سَجَدَ الْمَلَائِكَة كُلّهمْ جَمِيعًا .

 

Conventions typographiques

Le texte des auteurs est composé en caractères droits.

Les versets du Coran sont composés en caractères gras.

Les extraits de livres d’exégèse sont composés en italique.


NB : J’ai ajouté au texte du livre de Mahmoud Hussein, la traduction en arabe des versets du Coran ainsi que principalement le Tafsir de Jalayn. Il me semble que la compréhension devient plus pertinente pour toutes celles et tous ceux qui manient le français et l'arabe.

Le livre est en vente en français et traduit à l'arabe


Achetez les livres et lisez et faites lire vos enfants, vos ami(e)s et vos collègues


(Abdelhak RIKI)


À suivre

 


26/09/2013
0 Poster un commentaire

LE CORAN DANS LE TEMPS DE SON AVÈNEMENT


La révélation du Coran, commencée aux environs de l’an 610 de l’ère chrétienne, a pris fin en l’an 632, avec la mort du Prophète Muhammad. Cette période est divisée en deux sou-périodes, distinctes dans l’espace et dans le temps.

Il y a, d’abord, durant une douzaine d’années, les révélations faites à La Mecque. Pui, à partir de l’an 622, durant dix années, les révélations faites à Yathrib (qui sera baptisée Médine après la mort du Prophète). Cette périodisation est inscrite dans le texte coranique, où tous les versets sont situés soit à La Mecque, soit à Médine.

Si nombre de thèmes coraniques se retrouvent dans les deux périodes, il y a certains thèmes fondamentaux caractéristiques, soit de l’une, soit de l’autre. Cette différence découle de la différence des contextes.

Au cours de la période mecquoise, en effet, les croyants sont très peu nombreux. Leur nombre total ne dépasse pas la centaine. Unis par la foi qui les habite, ils ne constituent pas pour autant, dans le quotidien, une communauté séparée. Ils continuent de vivre individuellement au sein de leurs clans, dans leurs familles respectives, alors même qu’ils s’y trouvent de plus en plus mal à l’aise et mal tolérés.

La Parole que leur transmet le Prophète, et qui les soude autour de lui, est alors centrée sur les grands principes – métaphysiques, eschatologiques, rituels – de la nouvelle religion. C’est-à-dire sur le rapport vertical qui unit le croyant à Dieu.

Dieu est unique, tout-puissant, au cours de leur existence terrestre, à témoigner de l’unicité de Dieu, de l’unité de Sa création et de la finalité de la vie, qui est de revenir à Dieu d’où elle provient.

De chacun de leurs actes, ils sont personnellement responsables devant Dieu, à qui ils rendront compte lors du Jugement dernier, où ils seront individuellement récompensés, ou châtiés, pour l’éternité.

Tant qu’ils sont à La Mecque, les musulmans, disséminés au milieu des leurs, n’affrontent pas encore les problèmes d’une collectivité distincte et autonome.

C’est à Yathrib, à partir de 622, année de l’Hégire (de Hijra, émigration), qu’ils commencent à constituer une communauté de foi et de vie, où l’inspiration spirituelle se projette dans des formes d’organisations terrestres.

Les Muhâjirûn (ou Emigrants, qui viennent de La Mecque), les Ansârs (ou Partisans, habitants de Yathrib qui les accueillent chez eux) et les nouveaux arrivants qui les rejoignent peu à peu de toutes les tribus d’Arabie, forment une cité plurielle, où se côtoient les différences claniques et les disparités sociales. Ils doivent apprendre un nouveau vivre ensemble, donnant la primauté au religieux sur l’ancestral, à la piété individuelle sur les allégeances claniques. Ils doivent aussi apprendre à se définir, en tant que musulmans, face aux autres religions et bientôt se battre contre les coalitions tribales qui les menacent de l’extérieur.

Ils attendent que Dieu leur apprenne à vivre, entre eux et face aux autres. Qu’il guide leurs pas sur la terre. C’est-à-dire dans les rapports horizontaux qui gouvernent les humains entre eux.

Pourquoi le Coran n’a-t-il pas traité de ces questions à La Mecque ? Pourquoi ne commence-t-il à en traiter qu’à Ythrib ?

Parce que ces questions ne se posaient pas à La Mecque. Parce qu’elles n’ont commencé à se poser qu’à Yathrib.

Avant de déployer, un à un, les principaux thèmes reflétant ce lien entre le texte et son contexte historique, il nous faut d’abord évoquer un cadre temporel plus vaste, englobant et situant l’avènement du Coran lui-même : le temps de la Création.

 

Extraits n°11/50 du livre « Penser le Coran »

de Mahmoud Hussein Edition : GRASSET – 2009


Conventions typographiques

Le texte des auteurs est composé en caractères droits.

Les versets du Coran sont composés en caractères gras.

Les extraits de livres d’exégèse sont composés en italique.


NB : J’ai ajouté au texte du livre de Mahmoud Hussein, la traduction en arabe des versets du Coran ainsi que principalement le Tafsir de Jalayn. Il me semble que la compréhension devient plus pertinente pour toutes celles et tous ceux qui manient le français et l'arabe.


Le livre est en vente en français et traduit à l'arabe

Achetez les livres et lisez et faites lire vos enfants, vos ami(e)s et vos collègues

(Abdelhak RIKI)

 

À suivre

 


28/06/2013
0 Poster un commentaire

PENSER LE CORAN n°10/50

 

LES DEBUTS DE LA RÉVÉLATION

(Suite)


 

 

Sur le moment inaugural de la Révélation, la question n’est donc pas tranchée de savoir s’il se situe à Hirâ’ ou Ajyâd, s’il survient alors que Muhammad est dans son sommeil ou à l’état de veille, si la Parole se fait entendre directement ou par le truchement de Gabriel et dans ce dernier cas, si l’ange s’est manifestée sous une forme visible ou seulement audible.

Par la suite, Gabriel viendra en tout cas visiter le Prophète, en de nombreuses occasions, sous une forme visible de lui seul ou, dans de rares cas, aux yeux de tous, mais empruntant alors des traits humains.

Cependant, la Révélation n’a le plus souvent pas besoin du truchement de Gabriel ; elle se manifeste aussi en son absence. Elle frappe directement l’esprit du Prophète, sans passer par un intermédiaire et sans prendre la forme d’un message verbal.

Al-Hârith ibn Hishâm, compagnon du Prophète, demanda un jour à ce dernier, vers la fin de sa vie, comment il recevait la Révélation. Il reçut cette réponse :

- Elle me vient parfois comme le tintement d’une cloche, qui atteint sa force la plus pénible, puis s’atténue lorsque j’en ai saisi le sens. Et parfois l’ange prend la forme humaine, il me parle et je saisis le sens de ce qu’il dit.

En une autre occasion, le Prophète dit :

- La Révélation me parvient de deux manières. Soit elle est portée par Gabriel, qui me le transmet comme un homme parle à un homme. Et ce la peut m’échapper. Soit elle me parvient dans quelque chose comme le son d’une cloche, qui pénètre dans mon cœur. C’est cela qui ne m’échappe pas.

(Ibn Sa‘d, p. 167)

Si les deux Hadîths s’accordent sur le double cheminement de la Révélation, le second ajoute donc une notation de grande portée : la forme non verbalisée de la transmission, celle qui, comme le tintement d’une cloche, pénètre directement le cœur du Prophète, est celle qui reste gravée dans sa mémoire.

 ٭

 Peu après l’annonce faite à Muhammad, la Révélation s’arrête. L’interruption est si longue que le Prophète s’en inquiète, se demande tantôt s’il n’a pas fait l’objet d’une hallucination, tantôt si Dieu ne lui en veut pas d’avoir eu peur ou pensé à se donner la mort.

Khadîja finit par dire à son époux :

- On dirait que ton Dieu t’a abandonné !

Alors la Révélation reprend et Dieu rassure son Prophète en écartant la supposition de Khadîja :

Ton seigneur ne t’abandonne pas et ne te hait pas.

(Sourat 93, 1) (Al-Wâhidî, p. 481) 

 

وَالضُّحَىٰ (1)

وَاللَّيْلِ إِذَا سَجَىٰ (2)

مَا وَدَّعَكَ رَبُّكَ وَمَا قَلَىٰ (3)

(سورة الضحى)

 

تفسير الجلالين

" وَالضُّحَى " أَيْ أَوَّل النَّهَار أَوْ كُلّه

" وَاللَّيْل إِذَا سَجَى " غَطَّى بِظَلَامِهِ أَوْ سَكَنَ

" مَا وَدَّعَك " تَرَكَك يَا مُحَمَّد " رَبّك وَمَا قَلَى " أَبْغَضك نَزَلَ هَذَا لَمَّا قَالَ الْكُفَّار عِنْد تَأَخُّر الْوَحْي عَنْهُ خَمْسَة عَشَر يَوْمًا : إِنَّ رَبّه وَدَّعَهُ وَقَلَاهُ

 

La parole de Dieu est révélée au Prophète sous forme de versets (paragraphes), de longueur inégale, qui seront plus tard regroupés en sourates (chapitres). En arabe, on dit littéralement que la Révélation « descend », ou que Dieu « fait descendre » la Révélation, sur le Prophète.

Ce dernier commencera par réciter les versets qu’il reçoit à un petit nombre d’intimes, à commencer par son épouse Khadîja, son cousin ‘Ali, son fils adoptif Zayd et son ami Abû Bakr. Mais il recommande à tous ceux qui embrassent la nouvelle foi de la garder provisoirement secrète. Sachant combien elle est étrangère aux croyances et aux coutumes des Mecquois, il attend pour la proclamer au grand jour que les musulmans autour de lui soient devenus assez nombreux.

Mais Dieu enjoint à Muhammad de briser le silence :

Avertis tes proches ! (Sourat 26, 214)

 

وَأَنْذِرْ عَشِيرَتَكَ الْأَقْرَبِينَ (214)

(سورة الشعراء)

 

تفسير الجلالين

"وَأَنْذِرْ عَشِيرَتك الْأَقْرَبِينَ" وَهُمْ بَنُو هَاشِم وَبَنُو الْمُطَّلِب "وَقَدْ أَنْذَرَهُمْ جَهَارًا" رَوَاهُ الْبُخَارِيّ وَمُسْلِم

 

Le prophète comprend par là qu’il doit ouvertement appeler les gens de son clan à la religion. Il ne se résout pas à le faire et va même jusqu’à cesser de sortir de chez lui pendant un mois. Alors Dieu revient à la charge, menaçant.

Selon ‘Alî ibn Abû Tâlib :

Lorsque fut révélé au prophète le verset : « Avertis tes proches ! », il me dit :

- ‘Alî, Dieu m’a commandé d’avertir mes proches. Cela m’a contrarié, car je sais que, si je presse, ils agiront de manière détestable. J’ai feint de ne pas entendre, mais Gabriel est venu me dire : « Muhammad, si tu ne fais pas ce qui t’a été ordonné, Dieu te châtiera ! »

A son corps défendant, le Prophète s’exécute. Il réunit chez lui les hommes de son clan, auxquels il annonce :

- … Par Dieu qui Unique et sans associé, je sui le Messager de Dieu. Il m’envoie à vous en particulier et aux gens en général… Par Dieu, vous mourrez comme vous dormez et vous ressusciterez comme vous vous réveillez. Vous répondez de vos actions. Vous trouverez le bien pour le bien que vous avez fait et le mal pour le mal. Ce sera le Paradis éternel ou l’Enfer éternel…

(Al-Dhahabî, t. I, p. 117) 

 

À suivre

PENSER LE CORAN Extraits n°10/50 du livre « Penser le Coran »

de Mahmoud Hussein Edition : GRASSET – 2009

Conventions typographiques

Le texte des auteurs est composé en caractères droits.

Les versets du Coran sont composés en caractères gras.

Les extraits de livres d’exégèse sont composés en italique.


NB : J’ai ajouté au texte du livre de Mahmoud Hussein, la traduction en arabe des versets du Coran ainsi que principalement le Tafsir de Jalayn. Il me semble que la compréhension devient plus pertinente pour toutes celles et tous ceux qui manient le français et l'arabe.

 

Le livre est en vente en français et traduit à l'arabe

Achetez les livres et lisez et faites lire vos enfants, vos ami(e)s et vos collègues

(Abdelhak RIKI)

 

 

 

 

 

 

 

 


13/06/2013
0 Poster un commentaire

PENSER LE CORAN n°9/50



LES DEBUTS DE LA RÉVÉLATION

(Suite)

PENSER LE CORAN Extraits n°8/50 du livre « Penser le Coran »

de Mahmoud Hussein Edition : GRASSET – 2009


NB : J’ai ajouté au texte du livre de Mahmoud Hussein, la traduction en arabe des versets du Coran ainsi que principalement le Tafsir de Jalayn. Il me semble que la compréhension devient plus pertinente pour toutes celles et tous ceux qui manient le français et l'arabe.

Le livre est en vente en français et traduit à l'arabe

Achetez les livres et lisez et faites lire vos enfants, vos ami(e)s et vos collègues

(Abdelhak RIKI)


Le Messager de Dieu se trouvait sur la colline d’Ajyâd, lorsqu’il vit, à l’horizon du ciel, un ange assis une jambe sur l’autre, qui s’écria :

-         O Muhammad, je suis Gabriel ! O Muhammad, je suis Gabriel.

Le Messager de Dieu fut pris de panique. Il ne cessait de le voir chaque fois qu’il levait les yeux vers le ciel. Il revint précipitamment vers Khadîja, la mit au courant et dit :

-         O Khadîja, par Dieu, il n’y a rien que je déteste plus que je déteste ces idoles et ces devins…Je vois de la lumière, j’entends des sons… Je crains d’être devenu l’un de ces devins ou d’être possédé par un djinn…

(Ibn Sa‘d, t. I, p. 165)

‘A’isha, devenue l’une des épouses du Prophète après la mort de Khadîja, fait remonter plus loin le commencement des choses :

 Les premiers signes de la Révélation furent pour le Messager de Dieu des visions véridiques. Elles venaient à lui comme la première lueur du matin. Et Dieu lui fit aimer la solitude. Il s’isolait dans la grotte de Hirâ’. Il méditait durant un certain nombre de nuits, puis, après être rentré chez les siens ; emportait des provisions et repartait pour la grotte. C’est là qu’il fut surpris par la Vérité, qui lui dit :

-         O Muhammad, tu es le Messager de Dieu.

Le messager de Dieu raconte la suite :

Je tombais sur mes genoux, puis me traînai tout tremblant jusqu’à Khadîja et dis/

-         Couvre-moi, couvre-moi !

La peur finit par me quitter. Alors « il » revint et dit :

-         O Muhammad, tu es le Messager de Dieu.

Je songeai à me jeter du haut d’une colline. Dès que cette pensée me vint, il m’apparut et dit :

-         O Muhammad, je suis Gabriel et tu es le Messager de Dieu.

Puis il dit :

-         Lis !

Je répondis :

-         Je ne lis pas.

Il me serra trois fois contre lui, jusqu’à m’épuiser. Puis il dit :

- Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l’homme d’un caillot.

(Al-Tabarî, p. 298)

Certains des compagnons du Prophète introduiront plus tard une incertitude, concernant les premiers versets de la Révélation, qui ne commencerait pas par les mots : Lis au nom de ton Seigneur… et ne se situeraient pas dans le contexte décrit ci-dessus.

Selon eux, c’est en rentrant un jour chez lui – et non dans la grotte de Hirâ – qu’il dit aux siens ;

-         Couvre-moi ! Couvrez-moi !

Alors il reçut les versets :

Toi qui es couvert d’un manteau, lève-toi pour avertir ! Glorifie ton Seigneur ! Purifie tes vêtements !

(Verset 74, 1-3) (Al-Wâhidî, p.15) (Al-Mâwardî, p. 135)

 

  يَا أَيُّهَا الْمُدَّثِّرُ (1)

 

 قُمْ فَأَنْذِرْ (2)

 

 وَرَبَّكَ فَكَبِّرْ (3)

 

وَثِيَابَكَ فَطَهِّرْ (4)


(سورة المدثر)

 

تفسير الجلالين


سُورَة الْمُدَّثِّر مَكِّيَّة وَآيَاتهَا سِتّ وَخَمْسُونَ

"يَا أَيّهَا الْمُدَّثِّر" النَّبِيّ صَلَّى اللَّه عَلَيْهِ وَسَلَّمَ وَأَصْله الْمُتَدَثِّر أُدْغِمَتْ التَّاء فِي الدَّال أَيْ الْمُتَلَفِّف بِثِيَابِهِ عِنْد نُزُول الْوَحْي عَلَيْهِ "قُمْ فَأَنْذِرْ" خَوِّفْ أَهْل مَكَّة النَّار إنْ لَمْ يُؤْمِنُوا "وَرَبّك فَكَبِّرْ" عَظِّمْ عَنْ إشْرَاك الْمُشْرِكِينَ

"وَثِيَابك فَطَهِّرْ" عَنْ النَّجَاسَة أَوْ قَصِّرْهَا خِلَاف جَرّ الْعَرَب ثِيَابهمْ خُيَلَاء فَرُبَّمَا أَصَابَتْهَا نَجَاسَة

 

 À suivre

 


06/06/2013
0 Poster un commentaire

PENSER LE CORAN n°08/50


PENSER LE CORAN

Extraits n°8/50 du livre « Penser le Coran »

de Mahmoud Hussein

Edition : GRASSET – 2009


NB : J’ai ajouté au texte du livre de Mahmoud Hussein, la traduction en arabe des versets du Coran ainsi que principalement le Tafsir de Jalayn. Il me semble que la compréhension devient plus pertinente pour toutes celles et tous ceux qui manient le français et l'arabe.

 

Le livre est en vente en français et traduit à l'arabe

Achetez les livres et lisez et faites lire vos enfants, vos ami(e)s et vos collègues

(Abdelhak RIKI)


LES DEBUTS DE LA RÉVÉLATION


 

Muhammad ibn ‘Abd Allâh ibn ‘Abd al-Muttalib naît à La Mecque, en l’an 570 de l’ère chrétienne, dans le clan prestigieux mais appauvri des Banû ‘Abd al-Muttalib, gardiens traditionnels du sanctuaire de la Ka‘ba.

Il grandit orphelin, son père étant mort peu avant sa naissance, et sa mère alors qu’il a six ans. Il est d’abord pris en charge par son grand-père, puis, à la mort de celui-ci, par l’aîné de ses oncles paternels. Il connaît une enfance et une adolescence sans doute marquées par la gêne matérielle.

Sur les quarante premières années de sa vie, on sait peu de choses. Et l’essentiel de ce qu’on sait tient à ce qu’il en a lui-même raconté, plus tars, à ses compagnons.

Muhammad a des dispositions spirituelles qui l’inclinent en certaines saisons à des retraites solitaires. Il a aussi une curiosité intellectuelle précoce, qui le conduit à rechercher et à interroger les dépositaires du savoir, notamment chrétiens, qu’il rencontre surtout lors de périples caravaniers. On lui reconnaît une droiture et une probité peu communes, qui font que les gens lui accordent naturellement leur confiance.

Il vingt-cinq ans lorsqu’il est remarqué par une riche commerçante, de quinze ans plus âgée que lui et déjà veuve, Khadîja, qui lui fait savoir qu’il peut demander sa main. Elle restera jusqu’à sa mort sa seule épouse et lui apportera un soutien et un réconfort constants, dans les épreuves qu’il appelé à affronter.

Aux environs de l’an 610, alors que Muhammad médite dans une grotte située, selon l’une des traditions, sur la colline de Hirâ’, non loin de La Mecque, il est visité. Il apprend que Dieu l’a choisi comme Son dernier Messager. Par la suite, et tout au long de sa vie, Muhammad continuera de recevoir par intermittence la Parole de Dieu.

La Révélation est constamment vécue par le Prophète comme une manifestation de l’Absolu, comme une volonté extérieure à sa conscience et qui s’impose à elle par la force d’une évidence contraignante.

Sur les circonstances dans lesquelles elle a commencée à se manifester, les traditions comportent plusieurs variantes.

Gabriel est venu à moi pendant que je dormais. Il tenait une pièce de brocart contenant un écrit et me dit :

-         Lis.

Je dis :

-         je ne sais lire. Je n’ai jamais lu et ne sais le faire. Je n’écris ni ne lis.

Il me serra très fort, au point que je crus la mort venu, puis il me lâcha et me dit :

-         Lis.

Je dis :

-         Quoi lire ? Je ne vois rien à lire et ne lis ni n’écris.

Je ne parlai ainsi que pour éviter qu’il m’inflige une deuxième fois ce qu’il venait de m’infliger. Alors il dit :

- Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé l’homme d’un caillot. Lis. Ton Seigneur est le Très-Généreux, qui, avec le calame, a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas.

(verset 96, 1-5)

 

  اقْرَأْ بِاسْمِ رَبِّكَ الَّذِي خَلَقَ (1)

 خَلَقَ الْإِنْسَانَ مِنْ عَلَقٍ (2)

 اقْرَأْ وَرَبُّكَ الْأَكْرَمُ (3)

 الَّذِي عَلَّمَ بِالْقَلَمِ (4)

 عَلَّمَ الْإِنْسَانَ مَا لَمْ يَعْلَمْ (5)

(سورة العلق)

 

تفسير الجلالين

" اِقْرَأْ " أَوْجِدْ الْقِرَاءَة مُبْتَدِئًا " بِاسْمِ رَبّك الَّذِي خَلَقَ " الْخَلَائِق

" خَلَقَ الْإِنْسَان " الْجِنْس " مِنْ عَلَق " جَمْع عَلَقَة وَهِيَ الْقِطْعَة الْيَسِيرَة مِنْ الدَّم الْغَلِيظ

" اِقْرَأْ " تَأْكِيد لِلْأَوَّلِ " وَرَبّك الْأَكْرَم " الَّذِي لَا يُوَازِيه كَرِيم , حَال مِنْ الضَّمِير فِي اِقْرَأ ْ 

" الَّذِي عَلَّمَ " الْخَطّ " بِالْقَلَمِ " وَأَوَّل مَنْ خَطَّ بِهِ إِدْرِيس عَلَيْهِ السَّلَام

" عَلَّمَ الْإِنْسَان " الْجِنْس " مَا لَمْ يَعْلَم " قَبْل تَعْلِيمه مِنْ الْهُدَى وَالْكِتَابَة وَالصِّنَاعَة وَغَيْرهَا

Je lus après lui et il finit par me quitter.

Je me réveillai en sursaut. C’était comme si ses paroles avaient été inscrites dans mon cœur (…).

De toutes les créatures de Dieu, aucune ne m’est plus odieuse que le poète ou le possédé. Je ne supporte même pas la vue de l’un ou de l’autre. Je me dis : « Muhammad ibn ‘Abd Allâh serait-il devenu un poète ou un possédé ? Non, on ne me prendra jamais pour l’un ou pour l’autre. J’irai plutôt me jeter d’une hauteur. Je me tuerai et je serai délivré. »

Je sortis dans l’intention de le faire mais, parvenu à mi-chemin, j’entendis une voix venant du ciel qui me disait :

-         O Muhammad, tu es le Messager de Dieu et je suis Gabriel.

Je m’arrêtai pour le regarder, oubliant ce que j’avais résolu de faire, n’avançant ni ne reculant. Puis je tentai de détourner mon visage de lui, mais quelle que fût la direction dans laquelle j’orientais mon regard, je ne cessais de le voir, couvrant l’horizon. Alors je demeurai immobile à ma place, sans avancer ni reculer – et cela pendant si longtemps que Khadîja envoya à ma recherche des gens qui allèrent jusqu’à La Mecque et en revinrent, tandis que je demeurais immobile à ma place.

Puis Gabriel me quitta et je redescendis vers les miens.

(Ibn Ishâq,  t. I, p. 119)

 

À suivre

 

 

 

 


24/05/2013
0 Poster un commentaire

LE CADRE HISTORIQUE DE LA RÉVÉLATION

PENSER LE CORAN

Extraits n°7/50 du livre « Penser le Coran »

de Mahmoud Hussein

Edition : GRASSET – 2009

 

 

 

 

 


 NB : J’ai ajouté au texte du livre de Mahmoud Hussein, la traduction en arabe des versets du Coran ainsi que principalement le Tafsir de Jalayn. Il me semble que la compréhension devient plus pertinente pour toutes celles et tous ceux qui manient le français et l'arabe. 

Le livre est en vente en français et traduit à l'arabe

Achetez les livres et lisez et faites lire vos enfants, vos ami(e)s et vos collègues

(Abdelhak RIKI)


LE CADRE HISTORIQUE DE LA RÉVÉLATION

 

Rappelons le cadre historique de la Révélation.

Au tournant du VII siècle de l’ère chrétienne, l’immense territoire de la Péninsule Arabique est peuplé de tribus nomades et semi-nomades. Un petit nombre d’elles se sont sédentarisées, en s’établissant dans quelques villes, essentiellement regroupées au sud, dans le prospère Yémen, ou au centre ouest, le long de la Mer Rouge. Parmi ces dernières, La Mecque se distingue par un triple privilège, géographique, économique et religieux.

Surplombée de montagnes qui l’encerclent de toutes parts, elle est protégée par son décor naturel. Elle a su en profiter pour devenir le carrefour des routes caravanières reliant alors le Yémen à la Syrie et à l’Irak. A dos de chameau, le voyageur met un mois pour la rejoindre venant de Damas au nord ou d’Aden au sud, vingt-cinq jours venant de Bassora à l’est.

De plus, La Mecque abrite un sanctuaire, connu sous le nom de Ka‘ba, qui est largement vénéré dans une grande partie de la Péninsule.

La Ka‘ba contient, de fait, aussi bien les idoles du panthéon mecquois, que celles de nombreuses tribus extérieures à la ville. Durant des périodes fixes de pèlerinage, toutes ces tribus observent entre elles une trêve et se retrouvent à La Mecque pour vénérer leurs divinités, échanger des informations et des biens, négocier ou renégocier des alliances.

Les chroniqueurs s’accordent à reconnaître aux grandes tribus peuplant le centre de la Péninsule un farouche esprit d’indépendance. C’est ainsi qu’elles ont pu repousser les pressions concurrentes des deux empires limitrophes, la Perse et Byzance, dont chacun visait à intégrer leurs territoires à sa zone d’influence. On raconte qu’Alexandre de Macédoine, en route pour la Perse, avait projeté d’occuper le centre de l’Arabie, et qu’il avait dû y renoncer.

Le même esprit d’indépendance conduit ces tribus, polythéistes, à résister à l’attrait des religions juive et chrétienne. Quoique fortement minoritaires, celles-ci ont pris racine dans quelques villes, Yathrib et khaybar pour la première et Najrân pour la seconde. Les Arabes s’y arrêtent, chaque fois qu’ils empruntent les routes commerciales reliant La Mecque à Damas vers le nord ou La Mecque au Yémen vers le sud. Ils ne manquent pas de débattre avec les juifs comme avec les chrétiens. Mais les conversions restent rarissimes.

Pourtant, parmi les polythéistes, certains esprits montrent à cette époque un réel intérêt pour le monothéisme. Ils cherchent une vision unifiée des choses de ce monde et de l’au-delà, mais ne parviennent pas à en formuler les principes. Ils se refusent à adopter ceux que proposent les juifs ou les chrétiens, parce que leurs Livres sont tissés de référence trop étrangères à la culture arabe et parce que les premiers sont les protégés de la Perse et les seconds les protégés de Byzance.

A en croire les chroniqueurs, une rumeur se répand mystérieusement, à la fin du VI siècle, annonçant l’apparition imminente d’un prophète arabe. Un illustre poète espère en vain être celui-là. Plusieurs individus, apparentés à différentes tribus polythéistes, prétendent être inspirés par un dieu unique…

 

 À suivre…

 

 

 


16/05/2013
0 Poster un commentaire

COMPRENDRE LE CORAN

PENSER LE CORAN

Extraits n°6/50 du livre « Penser le Coran »

de Mahmoud Hussein

Edition : GRASSET – 2009

 


 


 NB : J’ai ajouté au texte du livre de Mahmoud Hussein, la traduction en arabe des versets du Coran ainsi que principalement le Tafsir de Jalayn. Il me semble que la compréhension devient plus pertinente pour toutes celles et tous ceux qui manient le français et l'arabe. 

Le livre est en vente en français et traduit à l'arabe

Achetez les livres et lisez et faites lire vos enfants, vos ami(e)s et vos collègues

(Abdelhak RIKI)


COMPRENDRE LE CORAN

 

L’inextricable réseau de tranchées savantes creusées, depuis plus d’un millénaire, autour du postulat du Coran « créé » n’est pas près d’être démantelé. En attendant, il obstrue les voies d’une approche libre, intelligente, rationnelle, du Coran. Mais il ne continue de le faire que tant qu’il est considéré comme incontournable.

Notre propos, dès lors, est d’aller directement au Coran, de s’efforcer de le comprendre en le lisant, à la lumière des circonstances de son avènement.

Car enfin, c’est dans le Coran que se trouve la Parole de Dieu. Et cette Parole, Dieu l’adresse à chaque croyant, directement et personnellement, à charge pour ce dernier de faire l’effort nécessaire pour la lire, la comprendre, l’entendre toujours plus profondément et s’en inspirer toujours plus fidèlement, au long de sa vie terrestre. C’est même là son premier devoir de croyant.

A cet exercice de lecture directe, responsable, l’islam a jadis donné un nom : l’Ijtihâd, ou l’effort persévérant que chacun est appelé à déployer au service de la Parole de Dieu.

Mais le texte coranique est d’un accès ardu. Le comprendre ne vas pas de soi – notamment parce que les 6 236 versets qui le composent ont été réunis en un volume, quelque vingt ans après la mort du Prophète, dans un ordonnancement inexpliqué, qui ne dévoile ni leur chronologie ni les diverses circonstances dans lesquelles ils furent révélés.

C’est en exploitant cette difficulté de lecture que les tenants des thèses littéralistes justifient, depuis si longtemps, la nécessité de s’interposer entre le texte et son lecteur. Comment faire pour accéder au texte sans passer par eux ?

La solution existe. Elle remonte à l’expérience même des compagnons du Prophète. La plupart d’entre eux, en effet, ne saisissaient pas d’emblée le sens des versets qu’il leur récitait. Ils allaient le trouver, individuellement ou par groupes, et l’interrogeaient à ce propos. Il leur répondait en explicitant, en commentant, en illustrant, les différents versets.

Après sa mort, c’est ces compagnons qu’échut la tâche de transmettre, à de nouveaux croyants dont les rangs ne cessaient de grossir, les propos qu’ils avaient entendus de la bouche du Prophète, enrichis de leurs propres souvenirs sur les moments et les lieux où les versets lui avaient été révélés.

Enfin, quelques générations après la mort des derniers compagnons, traditionnistes et chroniqueurs ont commencé à rassembler cette somme de témoignages directs, d’abord transmis oralement et peu à peu mis par écrit.

Fondé sur ces témoignages, un instrument essentiel à l’intelligence du texte coranique allait naître : l’étude des circonstances de la révélation de ses versets – étude qui s’est peu à peu développée en une branche à part entière de l’exégèse coranique.

Cet instrument est indispensable à qui s’efforce, aujourd’hui, d’aborder directement le Livre. C’est la boussole qui lui permet de s’orienter en progressant, pas à pas, dans l’approfondissement du texte.

Lorsque cette lecture est entreprise sous le double signe de la foi et de l’intelligence, elle se charge par elle-même de réfuter la doctrine du « Coran incréé ». Car la vérité du Coran, celle d’une transcendance manifestée dans le temps, s’impose à la raison comme une évidence.

 

À suivre…

  

 


07/05/2013
0 Poster un commentaire

LE CRÉÉ ET L’INCRÉÉ

PENSER LE CORAN

Extraits n°5/50 du livre « Penser le Coran »

de Mahmoud Hussein

Edition : GRASSET – 2009

 

 

 


 NB : J’ai ajouté au texte du livre de Mahmoud Hussein, la traduction en arabe des versets du Coran ainsi que principalement le Tafsir de Jalayn. Il me semble que la compréhension devient plus pertinente pour toutes celles et tous ceux qui manient le français et l'arabe. 

Le livre est en vente en français et traduit à l'arabe

Achetez les livres et lisez et faites lire vos enfants, vos ami(e)s et vos collègues

(Abdelhak RIKI)


LE CRÉÉ ET L’INCRÉÉ

 

L’a priori littéraliste n’est pas toujours allé de soi. Il ne s’est imposé en islam qu’après une lutte de plusieurs siècles, commencée au lendemain de la mort du Prophète.

Dans les premières écoles de lecture du Coran, deux démarches s’opposent déjà : l’une, dont le commentaire  s’efforce de rester au plus près du texte, en s’appuyant sur la tradition des premières générations de croyants ; l’autre, dont le commentaire favorise la réflexion personnelle, en s’appuyant sur la raison.

Lorsque s’esquissent les premières doctrines religieuses, on retrouve le conflit entre raison et tradition dans l’affrontement qui oppose les Qadarites, pour qui le Coran fait ressortir le libre arbitre de l’homme, aux Jabrites, pour qui le Coran fait prévaloir le pouvoir absolu de Dieu.

 Avec la traduction en arabe des philosophes grecs, et tout particulièrement de la Logique d’Aristote, les thèses qui privilégient l’autonomie de la raison acquièrent une force et une cohérence nouvelles. Le grand débat théologique peut commencer. Il donnera lieu à des controverses, dont on ne soupçonne même plus, aujourd’hui, la richesse et la fécondité. En le simplifiant à l’extrême entre ses deux principaux pôles :

         - L’école des Mu‘tazilites donne du Coran une lecture marquée par la confiance dans le pouvoir souverain de la raison. Dieu est lui-même Raison. Il a donné aux humains la puissance d’agir librement, à partir de quoi Il les sanctionnera, à la fin des temps, en fonction de leurs actes.

- Face à cette école se dressent les représentants de la Tradition, au premier rang desquels le fondateur de l’une des quatre écoles de fiqh (jurisprudence), Ibn Hanbal. Ce dernier rejette avec force la notion de libre arbitre humain, qui apparaît comme une entrave à l’absolue puissance de Dieu, cette dernière étant hors de portée de la raison humaine.

Le débat décisif se cristallisera au IX siècle à Bagdad, autour de la nature de la Parole de Dieu : cette Parole est-elle consubstantielle à Dieu ou n’est-elle que l’un de Ses attributs ? Est-elle intemporelle, éternelle, comme Lui, ou est-elle distincte de Lui et inscrite dans le temps ?

D’où la fameuse question portant sur le statut du Coran : est-il « créé » ou « incréé » ?

Selon les Mu‘tazilites, le Coran est « créé ». Cela veut dire qu’il est distinct de Dieu, et, contrairement à Lui, survenu dans le temps. Comme il est tributaire de la raison, les croyants peuvent le comprendre et comme ces derniers sont libres et responsables de leurs actes, ils se doivent de déployer un effort de recherche personnelle, en vue de l’interpréter au mieux de leurs capacités, dans des situations différentes de celles où Dieu l’a révélé.

 Selon Ibn Hanbal, le Coran est « incréé ». Cela veut dire qu’il participe de la substance de Dieu, qu’il est inséparable de Dieu lui-même. D’une part, il est investi de l’intemporalité de Dieu et, d’autre part, il se place au dessus de la raison. Pour les croyants, dès lors, l’intelligibilité de ses versets compte moins que la présence divine dont ils sont porteurs. Ce qui importe, c’est moins de le comprendre que de s’en imprégner toujours plus profondément.

L’affrontement entre Mu‘tazilites et Hanbalites verra la victoire décisive des seconds, à Bagdad, vers la fin du IX siècle. Les deux problématiques, rationaliste et traditionaliste, continueront de se croiser et de s’opposer, empruntant des formulations plus ou moins abruptes ou subtiles, à l’échelle du monde musulman, notamment dans al-Andalus, jusqu’à la fin du XII siècle.

Mais la victoire des thèses traditionalistes, dans leur formulation la plus étroitement littéraliste, est consommée pour de longues siècles avec les enseignements d’un Ibn Taymiyya au XIV siècle, que viendront prolonger, au XVIII siècle, ceux d’un Ahmad ibn ‘Abd al-Wahhâb (auquel se réfère le wahhabisme actuel).

Tout au long de cette période, le littéralisme a si profondément marqué les esprits, dans tous les domaines de la science religieuse, qu’on en parle comme s’il allait de soi – ou qu’on n’en parle même plus, comme s’il était devenu synonyme d’islam.

De ce fait, de nombreux croyants abordent aujourd’hui le Coran comme un texte qui doit conforter leur foi, mais non leur intelligence, un texte où la raison n’est appelée qu’à saisir le sens premier des mots.

Enfants, ils en apprennent des fragments par cœur sans les comprendre. Devenus grands, ils fréquentent le texte sans oser le penser. Ils égrènent les mots, récitent ou psalmodient les versets, écoutent des fragments commentés à la mosquée, à la télévision, peut-être dans un cours du soir.

Mais la plupart d’entre eux n’iront pas par eux-mêmes à la découverte du texte. Ils ne s’aventureront pas dans une recherche de sens, encore moins dans une interprétation.

En se privant ainsi d’une compréhension personnelle, librement élaborée, de l’univers que le Coran leur offre, c’est une part intime de leur identité, de leur connaissance en soi, qu’ils mutilent. Ils ont alors tendance à se replier sur eux-mêmes et à s’isoler du reste du monde, plutôt que de se lancer, avec les autres composantes de l’humanité, dans l’aventure d’un destin commun.

 

A suivre...

 

 

 

 

 

 


26/04/2013
0 Poster un commentaire

PENSER LE CORAN n°4/50

Extraits n°4/50

du livre « Penser le Coran » de Mahmoud Hussein*

Edition : GRASSET – 2009


 NB : J’ai ajouté au texte du livre de Mahmoud Hussein, la traduction en arabe des versets du Coran ainsi que principalement le Tafsir de Jalayn. Il me semble que la compréhension devient plus pertinente pour toutes celles et tous ceux qui manient le français et l'arabe. 

Le livre est en vente en français et traduit à l'arabe

Achetez les livres et lisez et faites lire vos enfants, vos ami(e)s et vos collègues

(Abdelhak RIKI)


CE QUE DIT LE CORAN

ET CE QU’ON LUI FAIT DIRE

(suite)

Au-delà d’une information élémentaire sur la teneur de tel ou tel verset, nous nous efforcions de souligner ce qui, pour nous, était une évidence : que la parole coranique entretient un lien vivant avec le contexte dans lequel elle a été révélée.

Ces tournées nous ont permis de mesurer la difficulté qu’éprouvent de nombreux croyants à admettre un tel discours.

Et de comprendre pourquoi, dans leur for intérieur, ils ne se sentent pas autorisés à l’admettre.

Ce qui les en empêche, c’est une doctrine qui a progressivement pris corps après la mort du Prophète et qui, depuis, n’a cessé de faire ravage dans les esprits. Elle repose sur un raisonnement à première vue imparable : le Coran étant la Parole de Dieu, il n’est pas tributaire du temps. Ses versets ne sont pas liés au contexte où ils ont été révélés. Ils sont formulés, une fois pour toutes, pour embrasser tous les contextes possibles. Aujourd’hui comme hier, ils sont donc à prendre, tels quels, au pied de la lettre. C’est le postulat littéraliste.

Le croyant est alors confronté au syllogisme suivant : est musulman celui qui croit que le Coran est la Parole de Dieu. Celui qui doute de l’imprescriptibilité de tous ses versets doute, nécessairement, du credo selon lequel le Coran est la Parole de Dieu. Il n’est donc pas musulman.

Cette implacable démonstration explique le trouble de tant de croyants, confrontés à des prescriptions coraniques qu’ils préfèrent ne pas voir, forcés de tricher avec leur conscience en s’efforçant d’ «oublier » tel verset, ou en « privilégiant » tel verset par rapport à tel autre, alors qu’ils se croient tenus d’accepter tous les versets, sans exception, comme également imprescriptibles.

C’est ainsi que s’insinuent, au fond de chaque conscience, de secrètes déchirures entre la fidélité au texte et la pression des faits, entre le sens d’une vérité intemporelle et l’expérience vécue du changement et de la relativité, entre la soumission à l’argument d’autorité et l’exercice de la réflexion personnelle.

C’est pour tenter d’échapper à ces dilemmes que certains se réfugient dans l’intégrisme – où ils abdiquent leur liberté de conscience, en échange de certitudes simples, arbitrairement découpées dans le texte coranique ; où ils ne reconnaissent du réel que ce qui semble conforter leur dogme.

 

٭

Le propos des pages qui suivent est de montrer que ces déchirures et ces errements ne découlent pas du Coran, mais sont le fait de l’a priori littéraliste.

Ce dernier plante un décor en trempe l’œil, qui occulte la composante temporelle du Livre, pour ne laisser voir que son origine divine. Or, une lecture sans a priori du Coran fait apparaître que ces deux dimensions sont inséparables. La Parole de Dieu s’est manifestée en se projetant dans un lieu précis, en un moment donné de l’histoire du monde.

Si Dieu destine cette parole à l’humanité dans son ensemble, Il la révèle à un groupe particulier d’humains, les Arabes du VII siècle, qui en sont les premiers dépositaires. Il ne se contente pas, alors, de leur dicter les principes fondateurs de l’islam, Il intervient aussi dans le cours de leur vie terrestre.

Par le truchement de Son Prophète, Il leur adresse un message formulé en leur langue, qui répond directement à leurs espoirs et à leurs interrogations, dont les visées spirituelles s’entrelacent souvent à des propos de circonstance.  La Parole de Dieu se présente ainsi comme indissociable du temps humain où elle s’est inscrite.

Le croyant qui vit cette Parole sous d’autres cieux, en d’autres siècles, ne peut donc pas la prendre au pied de la lettre. Il est au contraire appelé à un effort d’interprétation, pour accorder les enseignements coraniques aux conditions changeantes de la vie. 

 

A SUIVRE.....


17/04/2013
0 Poster un commentaire

PENSER LE CORAN n°03/50

Extraits n°3 du livre « Penser le Coran » de Mahmoud Hussein* Edition : GRASSET – 2009

 



 NB : J’ai ajouté au texte du livre de Mahmoud Hussein, la traduction en arabe des versets du Coran ainsi que principalement le Tafsir de Jalayn. Il me semble que la compréhension devient plus pertinente pour toutes celles et tous ceux qui manient le français et l'arabe. 

Le livre est en vente en français et traduit à l'arabe

Achetez les livres et lisez et faites lire vos enfants, vos ami(e)s et vos collègues

(Abdelhak RIKI)


CE QUE DIT LE CORAN

ET CE QU’ON LUI FAIT DIRE

(suite)

Voici encore cet homme d’un âge vénérable, soutenant que la polygamie était une pratique contraire à l’islam, introduite bien après l’époque du Prophète. Nous avons dû lui dire, en traduisant les mots de l’arabe, l’un des versets coraniques qui autorisent l’homme à épouser jusqu’à quatre femmes, à condition qu’il puisse les traiter équitablement (verset 4, 3).

 

وَإِنْ خِفْتُمْ أَلَّا تُقْسِطُوا فِي الْيَتَامَىٰ فَانْكِحُوا مَا طَابَ لَكُمْ مِنَ النِّسَاءِ مَثْنَىٰ وَثُلَاثَ وَرُبَاعَ ۖ فَإِنْ خِفْتُمْ أَلَّا تَعْدِلُوا فَوَاحِدَةً أَوْ مَا مَلَكَتْ أَيْمَانُكُمْ ۚ ذَٰلِكَ أَدْنَىٰ أَلَّا تَعُولُوا (3) (سورة النساء)

 

تفسير الجلالين

"وَإِنْ خِفْتُمْ" أَنْ لَا "تُقْسِطُوا" تَعْدِلُوا "فِي الْيَتَامَى" فَتَحَرَّجْتُمْ مِنْ أَمْرهمْ فَخَافُوا أَيْضًا أَنْ لَا تَعْدِلُوا بَيْن النِّسَاء إذَا نَكَحْتُمُوهُنَّ "فَانْكِحُوا" تَزَوَّجُوا "مَا" بِمَعْنَى مَنْ "طَابَ لَكُمْ مِنْ النِّسَاء مَثْنَى وَثُلَاث وَرُبَاع" أَيْ اثْنَتَيْنِ وَثَلَاثًا وَأَرْبَعًا وَلَا تَزِيدُوا عَلَى ذَلِكَ "فَإِنْ خِفْتُمْ" أَنْ لَا "تَعْدِلُوا" فِيهِنَّ بِالنَّفَقَةِ وَالْقَسْم "فَوَاحِدَة" انْكِحُوهَا "أَوْ" اقْتَصِرُوا عَلَى "مَا مَلَكَتْ أَيْمَانكُمْ" مِنْ الْإِمَاء إذْ لَيْسَ لَهُنَّ مِنْ الْحُقُوق مَا لِلزَّوْجَاتِ "ذَلِكَ" أَيْ نِكَاح الْأَرْبَع فَقَطْ أَوْ الْوَاحِدَة أَوْ التَّسَرِّي "أَدْنَى" أَقْرَب إلَى "أَلَّا تَعُولُوا" تَجُورُوا

 

Nous ne nous attendions pas à affronter une connaissance aussi lacunaire, aussi sélective, du Coran, en particulier chez des musulmans pratiquants. Mais nous avons surtout été frappés par le sentiment, largement répandu parmi eux, que le Coran devait nécessairement apporter des réponses claires, univoques, définitives, à toutes les questions qu’ils se posaient, comme il n’avait cessé de le faire, croyaient-ils, à toutes les questions que se sont posées les musulmans depuis l’avènement de la prophétie.

Nous n’oublierons pas cette jeune femme, les cheveux sagement recouverts d’un châle, devant qui nous évoquions les conditions dans lesquelles, le port du châle aurait été commandé par Dieu.

Cela se passait à Médine. Les femmes devaient sortir de la ville, à la tombée de la nuit, pour leurs besoins. Elles étaient alors souvent importunées par des voyous. Elles firent part de leur colère à leurs maris, qui en parlèrent à leur tour au Prophète. C’est à la suite de ces incidents que le verset coranique aurait été révélé à ce dernier. En revêtant un châle, les femmes musulmanes libres pouvaient se faire aisément reconnaître, et dès lors se faire respecter, même dans l’obscurité de la nuit (verset 32, 59).

 

يَا أَيُّهَا النَّبِيُّ قُلْ لِأَزْوَاجِكَ وَبَنَاتِكَ وَنِسَاءِ الْمُؤْمِنِينَ يُدْنِينَ عَلَيْهِنَّ مِنْ جَلَابِيبِهِنَّ ۚ ذَٰلِكَ أَدْنَىٰ أَنْ يُعْرَفْنَ فَلَا يُؤْذَيْنَ ۗ وَكَانَ اللَّهُ غَفُورًا رَحِيمًا (59)

(سورة الأحزاب)

 

تفسير الجلالين

"يَا أَيّهَا النَّبِيّ قُلْ لِأَزْوَاجِك وَبَنَاتك وَنِسَاء الْمُؤْمِنِينَ يُدْنِينَ عَلَيْهِنَّ مِنْ جَلَابِيبهنَّ" جَمْع جِلْبَاب وَهِيَ الْمُلَاءَة الَّتِي تَشْتَمِل بِهَا الْمَرْأَة أَيْ يُرْخِينَ بَعْضهَا عَلَى الْوُجُوه إذَا خَرَجْنَ لِحَاجَتِهِنَّ إلَّا عَيْنًا وَاحِدَة "ذَلِكَ أَدْنَى" أَقْرَب إلَى "أَنْ يُعْرَفْنَ" بِأَنَّهُنَّ حَرَائِر "فَلَا يُؤْذَيْنَ" بِالتَّعَرُّضِ لَهُنَّ بِخِلَافِ الْإِمَاء فَلَا يُغَطِّينَ وُجُوههنَّ فَكَانَ الْمُنَافِقُونَ يَتَعَرَّضُونَ لَهُنَّ "وَكَانَ اللَّه غَفُورًا" لِمَا سَلَفَ مِنْهُنَّ مِنْ تَرْك السِّتْر "رَحِيمًا" بِهِنَّ إذْ سَتَرَهُنَّ

 

La jeune femme, devant nous, était visiblement excédée. Elle finit par nous demander comment nous osions penser que Dieu, dont le Livre ne contenait que des commandements éternels, pouvait n’avoir ordonné le port du châle que pour des raisons aussi triviales.

Nous répondîmes que cet épisode était cité par les exégètes les plus orthodoxes, et qu’en tout état de cause, elle était libre de considérer que ce verset obligeait toutes les femmes du monde, jusqu’à la fin des temps, ou au contraire de considérer qu’il répondait à des exigences étroitement conjoncturelles, aujourd’hui dépassées.

 


04/04/2013
0 Poster un commentaire

CE QUE DIT LE CORAN

Extraits n°2 du livre « Penser le Coran » de Mahmoud Hussein* Edition : GRASSET – 2009


 NB : J’ai ajouté au texte du livre de Mahmoud Hussein, la traduction en arabe des versets du Coran ainsi que principalement le Tafsir de Jalayn. Il me semble que la compréhension devient plus pertinente pour toutes celles et tous ceux qui manient le français et l'arabe. 

Le livre est en vente en français et traduit à l'arabe

Achetez les livres et lisez et faites lire vos enfants, vos ami(e)s et vos collègues

(Abdelhak RIKI)

 

 

 

CE QUE DIT LE CORAN

ET CE QU’ON LUI FAIT DIRE

(suite)

 

On retrouve cette forme de manipulation du texte à propos de l’apostasie.  Est-elle, selon le Coran, justiciable de la peine de mort? Nous avons vu un homme défendre cette idée avec une telle fougue qu’il nous a amenés, un instant, à douter de nos connaissances. On ne trouve rien de tel dans le Coran. Mais l’homme se prévalait d’un verset où Dieu, visant ceux qui violent le pacte conclu avec Lui, les prévient qu’ils sont les perdants (verset 2, 27).

 

الَّذِينَ يَنْقُضُونَ عَهْدَ اللَّهِ مِنْ بَعْدِ مِيثَاقِهِ وَيَقْطَعُونَ مَا أَمَرَ اللَّهُ بِهِ أَنْ يُوصَلَ وَيُفْسِدُونَ فِي الْأَرْضِ ۚ أُولَٰئِكَ هُمُ الْخَاسِرُونَ (27)

(سورة التوبة)

 

تفسير الجلالين

"الَّذِينَ" نَعْتَ "يَنْقُضُونَ عَهْد اللَّه" مَا عَهِدَهُ إلَيْهِمْ فِي الْكُتُب مِنْ الْإِيمَان بِمُحَمَّدٍ صَلَّى اللَّه عَلَيْهِ وَسَلَّمَ "مِنْ بَعْد مِيثَاقه" تَوْكِيده عَلَيْهِمْ "وَيَقْطَعُونَ مَا أَمَرَ اللَّه بِهِ أَنْ يُوصَل" مِنْ الْإِيمَان بِالنَّبِيِّ وَالرَّحِم وَغَيْر ذَلِكَ وَأَنْ بَدَل مِنْ ضَمِير بِهِ "وَيُفْسِدُونَ فِي الْأَرْض" بِالْمَعَاصِي وَالتَّعْوِيق عَنْ الْإِيمَان "أُولَئِكَ" الْمَوْصُوفُونَ بِمَا ذُكِرَ "هُمْ الْخَاسِرُونَ" لِمَصِيرِهِمْ إلَى النَّار الْمُؤَبَّدَة عَلَيْهِمْ

 

La lapidation de la femme adultère constitue un cas particulièrement troublant. Elle continue d’être admise, fût-ce à regret, par nombres d’intellectuels musulmans, au prétexte qu’elle serait commandée par Dieu. Or le Coran n’en dit mot. Cette conviction se perpétue cependant à partir d’arguments discutables : elle serait dictée par un verset coranique qui, selon certains, a été perdu et, selon d’autres, abrogé.

Qu’en est-il de l’inégalité juridique entre l’homme et la femme, de l’institution de l’esclavage ? Voilà une dame, bardée de diplômes scientifiques, convaincue que ces pratiques étaient étrangères au Coran. Elle nous prévenait qu’elle n’acceptait à ce propos aucune citation tirée des Hadîths (Dits du Prophète) ou de la Sîra (Témoignages de ces compagnons) et que, pour elle, seul le Coran faisait foi.

  Nous avons commencé par citer des versets qui admettent ces inégalités (versets 4, 34 et 2, 178)

 

الرِّجَالُ قَوَّامُونَ عَلَى النِّسَاءِ بِمَا فَضَّلَ اللَّهُ بَعْضَهُمْ عَلَىٰ بَعْضٍ وَبِمَا أَنْفَقُوا مِنْ أَمْوَالِهِمْ ۚ فَالصَّالِحَاتُ قَانِتَاتٌ حَافِظَاتٌ لِلْغَيْبِ بِمَا حَفِظَ اللَّهُ ۚ وَاللَّاتِي تَخَافُونَ نُشُوزَهُنَّ فَعِظُوهُنَّ وَاهْجُرُوهُنَّ فِي الْمَضَاجِعِ وَاضْرِبُوهُنَّ ۖ فَإِنْ أَطَعْنَكُمْ فَلَا تَبْغُوا عَلَيْهِنَّ سَبِيلًا ۗ إِنَّ اللَّهَ كَانَ عَلِيًّا كَبِيرًا (34)

(سورة النساء)

 

تفسير الجلالين

"الرِّجَال قَوَّامُونَ" مُسَلَّطُونَ "عَلَى النِّسَاء" يُؤَدِّبُونَهُنَّ وَيَأْخُذُونَ عَلَى أَيْدِيهنَّ "بِمَا فَضَّلَ اللَّه بَعْضهمْ عَلَى بَعْض" أَيْ بِتَفْضِيلِهِ لَهُمْ عَلَيْهِنَّ بِالْعِلْمِ وَالْعَقْل وَالْوِلَايَة وَغَيْر ذَلِكَ "وَبِمَا أَنْفَقُوا" عَلَيْهِنَّ "مِنْ أَمْوَالهمْ فَالصَّالِحَات" مِنْهُنَّ "قَانِتَات" مُطِيعَات لِأَزْوَاجِهِنَّ "حَافِظَات لِلْغَيْبِ" أَيْ لِفُرُوجِهِنَّ وَغَيْرهَا فِي غَيْبَة أَزْوَاجهنَّ "بِمَا حَفِظَ" لَهُنَّ "اللَّه" حَيْثُ أَوْصَى عَلَيْهِنَّ الْأَزْوَاج "وَاَللَّاتِي تَخَافُونَ نُشُوزهنَّ" عِصْيَانهنَّ لَكُمْ بِأَنْ ظَهَرَتْ أَمَارَته "فَعِظُوهُنَّ" فَخَوِّفُوهُنَّ اللَّه "وَاهْجُرُوهُنَّ فِي الْمَضَاجِع" اعْتَزِلُوا إلَى فِرَاش آخَر إنْ أَظْهَرْنَ النُّشُوز "وَاضْرِبُوهُنَّ" ضَرْبًا غَيْر مُبْرِّح إنْ لَمْ يَرْجِعْنَ بِالْهِجْرَانِ "فَإِنْ أَطَعْنَكُمْ" فِيمَا يُرَاد مِنْهُنَّ "فَلَا تَبْغُوا" تَطْلُبُوا "عَلَيْهِنَّ سَبِيلًا" طَرِيقًا إلَى ضَرْبهنَّ ظُلْمًا "إنَّ اللَّه كَانَ عَلِيًّا كَبِيرًا" فَاحْذَرُوهُ أَنْ يُعَاقِبكُمْ إنْ ظَلَمْتُمُوهُنَّ

 

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا كُتِبَ عَلَيْكُمُ الْقِصَاصُ فِي الْقَتْلَى ۖ الْحُرُّ بِالْحُرِّ وَالْعَبْدُ بِالْعَبْدِ وَالْأُنْثَىٰ بِالْأُنْثَىٰ ۚ فَمَنْ عُفِيَ لَهُ مِنْ أَخِيهِ شَيْءٌ فَاتِّبَاعٌ بِالْمَعْرُوفِ وَأَدَاءٌ إِلَيْهِ بِإِحْسَانٍ ۗ ذَٰلِكَ تَخْفِيفٌ مِنْ رَبِّكُمْ وَرَحْمَةٌ ۗ فَمَنِ اعْتَدَىٰ بَعْدَ ذَٰلِكَ فَلَهُ عَذَابٌ أَلِيمٌ (178)

(سورة البقرة)

 

تفسير الجلالين

"يَا أَيّهَا الَّذِينَ آمَنُوا كُتِبَ" فُرِضَ "عَلَيْكُمْ الْقِصَاص" الْمُمَاثَلَة "فِي الْقَتْلَى" وَصْفًا وَفِعْلًا "الْحُرّ" يُقْتَل "بِالْحُرِّ" وَلَا يُقْتَل بِالْعَبْدِ "وَالْعَبْد بِالْعَبْدِ وَالْأُنْثَى بِالْأُنْثَى" وَبَيَّنَتْ السُّنَّة أَنَّ الذَّكَر يُقْتَل بِهَا وَأَنَّهُ تُعْتَبَر الْمُمَاثَلَة فِي الدِّين فَلَا يُقْتَل مُسْلِم وَلَوْ عَبْدًا بِكَافِرٍ وَلَوْ حُرًّا "فَمَنْ عُفِيَ لَهُ" مِنْ الْقَاتِلِينَ "مِنْ" دَم "أَخِيهِ" الْمَقْتُول "شَيْء" بِأَنْ تَرَكَ الْقِصَاص مِنْهُ وَتَنْكِير شَيْء يُفِيد سُقُوط الْقِصَاص بِالْعَفْوِ عَنْ بَعْضه وَمِنْ بَعْض الْوَرَثَة وَفِي ذِكْر أَخِيهِ تَعَطُّف دَاعٍ إلَى الْعَفْو وَإِيذَان بِأَنَّ الْقَتْل لَا يَقْطَع أُخُوَّة الْإِيمَان وَمَنْ مُبْتَدَأ شَرْطِيَّة أَوْ مَوْصُولَة وَالْخَبَر "فَاتِّبَاع" أَيْ فِعْل الْعَافِي اتِّبَاع لِلْقَاتِلِ "بِالْمَعْرُوفِ" بِأَنْ يُطَالِبهُ بِالدِّيَةِ بِلَا عُنْف وَتَرْتِيب الِاتِّبَاع عَلَى الْعَفْو يُفِيد أَنَّ الْوَاجِب أَحَدهمَا وَهُوَ أَحَد قَوْلَيْ الشَّافِعِيّ وَالثَّانِي الْوَاجِب الْقِصَاص وَالدِّيَة بَدَل عَنْهُ فَلَوْ عَفَا وَلَمْ يُسَمِّهَا فَلَا شَيْء وَرَجَحَ "و" عَلَى الْقَاتِل "أَدَاء" الدِّيَة "إلَيْهِ" أَيْ الْعَافِي وَهُوَ الْوَارِث "بِإِحْسَانٍ" بِلَا مَطْل وَلَا بَخْس "ذَلِكَ" الْحُكْم الْمَذْكُور مِنْ جَوَاز الْقِصَاص وَالْعَفْو عَنْهُ عَلَى الدِّيَة "تَخْفِيف" تَسْهِيل "مِنْ رَبّكُمْ" عَلَيْكُمْ "وَرَحْمَة" بِكُمْ حَيْثُ وَسَّعَ فِي ذَلِكَ وَلَمْ يُحَتِّم وَاحِدًا مِنْهُمَا كَمَا حَتَّمَ عَلَى الْيَهُود الْقِصَاص وَعَلَى النَّصَارَى الدِّيَة "فَمَنْ اعْتَدَى" ظَلَمَ الْقَاتِل بِأَنْ قَتَلَهُ "بَعْد ذَلِكَ" أَيْ الْعَفْو "فَلَهُ عَذَاب أَلِيم" مُؤْلِم فِي الْآخِرَة بِالنَّارِ أَوْ فِي الدُّنْيَا بِالْقَتْلِ

 

puis, comme la dame restait sans voix, nous lui avons fait remarquer que, selon nous, il fallait considérer la chose d’un point de vue historique. Le Coran a humanisé le statut de la femme, il lui a accordé des droits juridiques qu »elle n’avait pas auparavant, il lui a reconnu devant Dieu, en tant que croyante, une dignité égale à celle de l’homme (verset 33, 35).

 

إِنَّ الْمُسْلِمِينَ وَالْمُسْلِمَاتِ وَالْمُؤْمِنِينَ وَالْمُؤْمِنَاتِ وَالْقَانِتِينَ وَالْقَانِتَاتِ وَالصَّادِقِينَ وَالصَّادِقَاتِ وَالصَّابِرِينَ وَالصَّابِرَاتِ وَالْخَاشِعِينَ وَالْخَاشِعَاتِ وَالْمُتَصَدِّقِينَ وَالْمُتَصَدِّقَاتِ وَالصَّائِمِينَ وَالصَّائِمَاتِ وَالْحَافِظِينَ فُرُوجَهُمْ وَالْحَافِظَاتِ وَالذَّاكِرِينَ اللَّهَ كَثِيرًا وَالذَّاكِرَاتِ أَعَدَّ اللَّهُ لَهُمْ مَغْفِرَةً وَأَجْرًا عَظِيمًا (35)

(سورة الأحزاب)

 

تفسير الجلالين 

"إنَّ الْمُسْلِمِينَ وَالْمُسْلِمَات وَالْمُؤْمِنِينَ وَالْمُؤْمِنَات وَالْقَانِتِينَ وَالْقَانِتَات" الْمُطِيعَات "وَالصَّادِقِينَ وَالصَّادِقَات" فِي الْإِيمَان "وَالصَّابِرِينَ وَالصَّابِرَات" عَلَى الطَّاعَات "وَالْخَاشِعِينَ" الْمُتَوَاضِعِينَ "وَالْخَاشِعَات وَالْمُتَصَدِّقِينَ وَالْمُتَصَدِّقَات وَالصَّائِمِينَ وَالصَّائِمَات وَالْحَافِظِينَ فُرُوجهمْ وَالْحَافِظَات" عَنْ الْحَرَام "وَالذَّاكِرِينَ اللَّه كَثِيرًا وَالذَّاكِرَات أَعَدَّ اللَّه لَهُمْ مَغْفِرَة" لِلْمَعَاصِي "وَأَجْرًا عَظِيمًا" عَلَى الطَّاعَات

 

  Il a, en outre, tracé des limites morales à la pratique de l’esclavage, en préconisant aux croyants d’affranchir autant d’esclaves qu’ils le pouvaient, notamment pour se faire pardonner leurs péchés (verset 4, 92).

 

وَمَا كَانَ لِمُؤْمِنٍ أَنْ يَقْتُلَ مُؤْمِنًا إِلَّا خَطَأً ۚ وَمَنْ قَتَلَ مُؤْمِنًا خَطَأً فَتَحْرِيرُ رَقَبَةٍ مُؤْمِنَةٍ وَدِيَةٌ مُسَلَّمَةٌ إِلَىٰ أَهْلِهِ إِلَّا أَنْ يَصَّدَّقُوا ۚ فَإِنْ كَانَ مِنْ قَوْمٍ عَدُوٍّ لَكُمْ وَهُوَ مُؤْمِنٌ فَتَحْرِيرُ رَقَبَةٍ مُؤْمِنَةٍ ۖ وَإِنْ كَانَ مِنْ قَوْمٍ بَيْنَكُمْ وَبَيْنَهُمْ مِيثَاقٌ فَدِيَةٌ مُسَلَّمَةٌ إِلَىٰ أَهْلِهِ وَتَحْرِيرُ رَقَبَةٍ مُؤْمِنَةٍ ۖ فَمَنْ لَمْ يَجِدْ فَصِيَامُ شَهْرَيْنِ مُتَتَابِعَيْنِ تَوْبَةً مِنَ اللَّهِ ۗ وَكَانَ اللَّهُ عَلِيمًا حَكِيمًا (92) (سورة النساء)

 

تفسير الجلالين

"وَمَا كَانَ لِمُؤْمِنٍ أَنْ يَقْتُل مُؤْمِنًا" أَيْ مَا يَنْبَغِي أَنْ يَصْدُر مِنْهُ قَتْل لَهُ "إلَّا خَطَأ" مُخْطِئًا فِي قَتْله مِنْ غَيْر قَصْد "وَمَنْ قَتَلَ مُؤْمِنًا خَطَأ" بِأَنْ قَصَدَ رَمْي غَيْره كَصَيْدٍ أَوْ شَجَرَة فَأَصَابَهُ أَوْ ضَرَبَهُ بِمَا لَا يَقْتُل غَالِبًا "فَتَحْرِير" عِتْق "رَقَبَة" نَسَمَة "مُؤْمِنَة" عَلَيْهِ "وَدِيَة مُسَلَّمَة" مُؤَدَّاة "إلَى أَهْله" أَيْ وَرَثَة الْمَقْتُول "إلَّا أَنْ يَصَّدَّقُوا" يَتَصَدَّقُوا عَلَيْهِ بِهَا بِأَنْ يَعْفُوا عَنْهَا وَبَيَّنَتْ السُّنَّة أَنَّهَا مِائَة مِنْ الْإِبِل عِشْرُونَ بِنْت مَخَاض وَكَذَا بَنَات لَبُون وَبَنُو لَبُون وَحِقَاق وَجِذَاع وَأَنَّهَا عَلَى عَاقِلَة الْقَاتِل وَهُمْ عَصَبَته فِي الْأَصْل وَالْفَرْع مُوَزَّعَة عَلَيْهِمْ عَلَى ثَلَاث سِنِينَ عَلَى الْغَنِيّ مِنْهُمْ نِصْف دِينَار وَالْمُتَوَسِّط رُبُع كُلّ سَنَة فَإِنْ لَمْ يَفُوا فَمِنْ بَيْت الْمَال فَإِنْ تَعَذَّرَ فَعَلَى الْجَانِي "فَإِنْ كَانَ" الْمَقْتُول "مِنْ قَوْم عَدُوّ" حَرْب "لَكُمْ وَهُوَ مُؤْمِن فَتَحْرِير رَقَبَة مُؤْمِنَة" عَلَى قَاتِله كَفَّارَة وَلَا دِيَة تُسَلَّم إلَى أَهْله لِحِرَابَتِهِمْ "وَإِنْ كَانَ" الْمَقْتُول "مِنْ قَوْم بَيْنكُمْ وَبَيْنهمْ مِيثَاق" عَهْد كَأَهْلِ الذِّمَّة "فَدِيَة" لَهُ "مُسَلَّمَة إلَى أَهْله" وَهِيَ ثُلُث دِيَة الْمُؤْمِن إنْ كَانَ يَهُودِيًّا أَوْ نَصْرَانِيًّا وَثُلُثَا عُشْرهَا إنْ كَانَ مَجُوسِيًّا "وَتَحْرِير رَقَبَة مُؤْمِنَة" عَلَى قَاتِله "فَمَنْ لَمْ يَجِد" الرَّقَبَة بِأَنْ فَقَدَهَا وَمَا يُحَصِّلهَا بِهِ "فَصِيَام شَهْرَيْنِ مُتَتَابِعَيْنِ" عَلَيْهِ كَفَّارَة وَلَمْ يَذْكُر اللَّه تَعَالَى الِانْتِقَال إلَى الطَّعَام كَالظِّهَارِ وَبِهِ أَخَذَ الشَّافِعِيّ فِي أَصَحّ قَوْلَيْهِ "تَوْبَة مِنْ اللَّه" مَصْدَر مَنْصُوب بِفِعْلِهِ الْمُقَدَّر "وَكَانَ اللَّه عَلِيمًا" بِخَلْقِهِ "حَكِيمًا" فِيمَا دَبَّرَهُ لَهُمْ

 

Le Coran n’a pas créé des inégalités là où régnait de l’égalité. Il a apporté des améliorations là où régnaient des inégalités flagrantes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


20/03/2013
0 Poster un commentaire

Extraits n°1 du livre « Penser le Coran » de Mahmoud Hussein* Edition : GRASSET – 2009

 NB : J’ai ajouté au texte du livre de Mahmoud Hussein, la traduction en arabe des versets du Coran ainsi que principalement le Tafsir de Jalayn. Il me semble que la compréhension devient plus pertinente pour toutes celles et tous ceux qui manient le français et l'arabe. (Abdelhak RIKI)

 

Extraits n°1 du livre « Penser le Coran » de Mahmoud Hussein* Edition : GRASSET – 2009

 

 

*Mahmoud Hussein est le pseudonyme commun de Bahgat Elnadi et Adel Rifaat. Politologues français d’origine égyptienne, ils ont publié ensemble des ouvrages qui ont fait date, de la lutte de classes en Egypte (Maspero, 1969) et Versant Sud de la liberté (la Découverte, 1989) à Al-Sîra, le Prophète de l’islam raconté par ses compagnons (Grasset, deux tomes, 2005 et 2007).

 

Conventions typographiques

Le texte des auteurs est composé en caractères droits.

Les versets du Coran sont composés en caractères gras.

Les extraits de livres d’exégèse sont composés en italique.

 

 

 

A la mémoire de

Khâlid Muhammad Khâlid,

apôtre de la démocratie en islam,

notre ami,

chez qui la foi en Dieu

n’était pas séparable

de la liberté de penser.

 

A la veille de ‘Arafa, le Prophète implora la clémence de Dieu en faveur de la communauté des musulmans. Dieu répondit : « Je pardonne à tous, sauf à ceux qui ont commis des injustices. Il faut bien que je prélève sur eux de quoi dédommager leurs victimes. » Le prophète insista : - Seigneur, tu peux prendre au Paradis de quoi dédommager les victimes et pardonner quand même à ceux qui ont commis les injustices.

Dieu ne répondit pas.

Arrivé à Muzdalifa, le Prophète l’implora à nouveau en faveur de tous ceux de sa communauté. Cette fois, Dieu y consentit.

Alors le Prophète éclata d’un rire joyeux.

(Al-Ahâdîth al-Qudusiyya)

 

 

CE QUE DIT LE CORAN

ET CE QU’ON LUI FAIT DIRE

 

Nous sortions d’un autre temps.

         Nous venions de consacrer de longues années à l’écriture du livre qui retrace la vie du Prophète Muhammad, d’après les premières Chroniques musulmanes¹. Immergés dans l’actualité du VII siècle arabe, nous nous étions comme absentés de l’actualité d’aujourd’hui. La parution des deux tomes du livre nous y a brusquement ramenés.

Elle nous a valu des tournées de conférence en Europe et dans quelques pays arabes, à la rencontre de ce qu’il est convenu d’appeler le « grand public ».

Nous nous attendions à être partout interpellés sur les deux grands thèmes qui font l’intérêt essentiel des Chroniques : la figure du Prophète rendu à son humanité et la révélation du Coran rendue à son contexte. Mais le plus souvent, nous avons parlé d’autre chose. Où que nous allions, les gens voulaient d’abord savoir « ce que dit le Coran » sur quelques questions élémentaires trottant dans toutes les têtes.

Les non-musulmans venaient en général apprendre ce qu’ils ne savaient pas. Les musulmans venaient surtout s’assurer de ce qu’ils croyaient savoir. Les uns et les autres s’attendaient à recevoir des réponses simples, tranchées, concluantes. Le type de réponses que nous ne pouvions pas leur donner.

Peut-on trouver une référence coranique à l’action de ces kamikazes qui, en se faisant exploser sur la place publique ou dans un métro, déchiquettent indistinctement combattants et civils, petits et grands ?

Le Coran condamne quiconque attente à la vie d’un innocent

 

مِنْ أَجْلِ ذَٰلِكَ كَتَبْنَا عَلَىٰ بَنِي إِسْرَائِيلَ أَنَّهُ مَنْ قَتَلَ نَفْسًا بِغَيْرِ نَفْسٍ أَوْ فَسَادٍ فِي الْأَرْضِ فَكَأَنَّمَا قَتَلَ النَّاسَ جَمِيعًا وَمَنْ أَحْيَاهَا فَكَأَنَّمَا أَحْيَا النَّاسَ جَمِيعًا ۚ وَلَقَدْ جَاءَتْهُمْ رُسُلُنَا بِالْبَيِّنَاتِ ثُمَّ إِنَّ كَثِيرًا مِنْهُمْ بَعْدَ ذَٰلِكَ فِي الْأَرْضِ لَمُسْرِفُونَ (سورة المائدة آية 32)

 

تفسير الجلالين

"مِنْ أَجْل ذَلِكَ" الَّذِي فَعَلَهُ قَابِيل "كَتَبْنَا عَلَى بَنِي إسْرَائِيل أَنَّهُ" أَيْ الشَّأْن "مَنْ قَتَلَ نَفْسًا بِغَيْرِ نَفْس" قَتَلَهَا "أَوْ" بِغَيْرِ "فَسَاد" أَتَاهُ "فِي الْأَرْض" مِنْ كُفْر أَوْ زِنًا أَوْ قَطْع طَرِيق أَوْ نَحْوه "فَكَأَنَّمَا قَتَلَ النَّاس جَمِيعًا وَمَنْ أَحْيَاهَا" بِأَنْ امْتَنَعَ عَنْ قَتْلهَا "فَكَأَنَّمَا أَحْيَا النَّاس جَمِيعًا" قَالَ ابْن عَبَّاس : مِنْ حَيْثُ انْتِهَاك حُرْمَتهَا وَصَوْنهَا "وَلَقَدْ جَاءَتْهُمْ" أَيْ بَنِي إسْرَائِيل "رُسُلنَا بِالْبَيِّنَاتِ" الْمُعْجِزَات "ثُمَّ إنَّ كَثِيرًا مِنْهُمْ بَعْد ذَلِكَ فِي الْأَرْض لَمُسْرِفُونَ" مُجَاوِزُونَ الْحَدّ بِالْكُفْرِ وَالْقَتْل وَغَيْر ذَلِكَ

 

Le Prophète a expressément interdit aux musulmans de se donner la mort.

Et il ne leur a permis de tuer que des combattants ennemis adultes et armés à l’exclusion des femmes, des vieillards et des enfants.

Comment certains musulmans peuvent-ils néanmoins commettre de tels attentats ? Ils citent un verset qui appelle à combattre les polythéistes (verset 9, aya 3-5)

 

وَأَذَانٌ مِنَ اللَّهِ وَرَسُولِهِ إِلَى النَّاسِ يَوْمَ الْحَجِّ الْأَكْبَرِ أَنَّ اللَّهَ بَرِيءٌ مِنَ الْمُشْرِكِينَ ۙ وَرَسُولُهُ ۚ فَإِنْ تُبْتُمْ فَهُوَ خَيْرٌ لَكُمْ ۖ وَإِنْ تَوَلَّيْتُمْ فَاعْلَمُوا أَنَّكُمْ غَيْرُ مُعْجِزِي اللَّهِ ۗ وَبَشِّرِ الَّذِينَ كَفَرُوا بِعَذَابٍ أَلِيمٍ (3) إِلَّا الَّذِينَ عَاهَدْتُمْ مِنَ الْمُشْرِكِينَ ثُمَّ لَمْ يَنْقُصُوكُمْ شَيْئًا وَلَمْ يُظَاهِرُوا عَلَيْكُمْ أَحَدًا فَأَتِمُّوا إِلَيْهِمْ عَهْدَهُمْ إِلَىٰ مُدَّتِهِمْ ۚ إِنَّ اللَّهَ يُحِبُّ الْمُتَّقِينَ (4)

فَإِذَا انْسَلَخَ الْأَشْهُرُ الْحُرُمُ فَاقْتُلُوا الْمُشْرِكِينَ حَيْثُ وَجَدْتُمُوهُمْ وَخُذُوهُمْ وَاحْصُرُوهُمْ وَاقْعُدُوا لَهُمْ كُلَّ مَرْصَدٍ ۚ فَإِنْ تَابُوا وَأَقَامُوا الصَّلَاةَ وَآتَوُا الزَّكَاةَ فَخَلُّوا سَبِيلَهُمْ ۚ إِنَّ اللَّهَ غَفُورٌ رَحِيمٌ (5)

(سورة التوبة)

 

تفسير الجلالين

 

"وَأَذَان" إعْلَام "مِنْ اللَّه وَرَسُوله إلَى النَّاس يَوْم الْحَجّ الْأَكْبَر" يَوْم النَّحْر "أَنَّ" أَيْ بِأَنَّ "اللَّه بَرِيء مِنْ الْمُشْرِكِينَ" وَعُهُودهمْ "وَرَسُوله" بَرِيء أَيْضًا "وَقَدْ بَعَثَ النَّبِيّ صَلَّى اللَّه عَلَيْهِ وَسَلَّمَ عَلِيًّا مِنْ السَّنَة وَهِيَ سَنَة تِسْع فَأَذَّنَ يَوْم النَّحْر بِمِنًى بِهَذِهِ الْآيَات وَأَنْ لَا يَحُجّ بَعْد الْعَام مُشْرِك وَلَا يَطُوف بِالْبَيْتِ عُرْيَان . رَوَاهُ الْبُخَارِيّ "فَإِنْ تُبْتُمْ" مِنْ الْكُفْر "فَهُوَ خَيْر لَكُمْ وَإِنْ تَوَلَّيْتُمْ" عَنْ الْإِيمَان "فَاعْلَمُوا أَنَّكُمْ غَيْر مُعْجِزِي اللَّه وَبَشِّرْ" أَخْبِرْ "الَّذِينَ كَفَرُوا بِعَذَابٍ أَلِيم" مُؤْلِم وَهُوَ الْقَتْل وَالْأَسْر فِي الدُّنْيَا وَالنَّار فِي الْآخِرَة "إلَّا الَّذِينَ عَاهَدْتُمْ مِنْ الْمُشْرِكِينَ ثُمَّ لَمْ يَنْقُصُوكُمْ شَيْئًا" مِنْ شُرُوط الْعَهْد "وَلَمْ يُظَاهِرُوا" يُعَاوِنُوا "عَلَيْكُمْ أَحَدًا" مِنْ الْكُفَّار "فَأَتِمُّوا إلَيْهِمْ عَهْدهمْ إلَى" انْقِضَاء "مُدَّتهمْ" الَّتِي عَاهَدْتُمْ عَلَيْهَا "إنَّ اللَّه يُحِبّ الْمُتَّقِينَ" بِإِتْمَامِ الْعُهُود "فَإِذَا انْسَلَخَ" خَرَجَ "الْأَشْهُر الْحُرُم" وَهِيَ آخِر مُدَّة التَّأْجِيل "فَاقْتُلُوا الْمُشْرِكِينَ حَيْثُ وَجَدْتُمُوهُمْ" فِي حِلّ أَوْ حَرَم "وَخُذُوهُمْ" بِالْأَسْرِ "وَاحْصُرُوهُمْ" فِي الْقِلَاع وَالْحُصُون حَتَّى يُضْطَرُّوا إلَى الْقَتْل أَوْ الْإِسْلَام "وَاقْعُدُوا لَهُمْ كُلّ مَرْصَد" طَرِيق يَسْلُكُونَهُ وَنُصِبَ كُلّ عَلَى نَزْع الْخَافِض "فَإِنْ تَابُوا" مِنْ الْكُفْر "وَأَقَامُوا الصَّلَاة وَآتَوْا الزَّكَاة فَخَلُّوا سَبِيلهمْ" وَلَا تَتَعَرَّضُوا لَهُمْ "إنَّ اللَّه غَفُور رَحِيم" لِمَنْ تَابَ

 

et appliquent ce qualificatif à tous ceux qu’ils considèrent comme leurs ennemis. Ils font dire au Coran ce qui les arrange.

 


24/11/2012
0 Poster un commentaire