Un autre regard

Un autre regard

COMPRENDRE LE CORAN

PENSER LE CORAN

Extraits n°6/50 du livre « Penser le Coran »

de Mahmoud Hussein

Edition : GRASSET – 2009

 


 


 NB : J’ai ajouté au texte du livre de Mahmoud Hussein, la traduction en arabe des versets du Coran ainsi que principalement le Tafsir de Jalayn. Il me semble que la compréhension devient plus pertinente pour toutes celles et tous ceux qui manient le français et l'arabe. 

Le livre est en vente en français et traduit à l'arabe

Achetez les livres et lisez et faites lire vos enfants, vos ami(e)s et vos collègues

(Abdelhak RIKI)


COMPRENDRE LE CORAN

 

L’inextricable réseau de tranchées savantes creusées, depuis plus d’un millénaire, autour du postulat du Coran « créé » n’est pas près d’être démantelé. En attendant, il obstrue les voies d’une approche libre, intelligente, rationnelle, du Coran. Mais il ne continue de le faire que tant qu’il est considéré comme incontournable.

Notre propos, dès lors, est d’aller directement au Coran, de s’efforcer de le comprendre en le lisant, à la lumière des circonstances de son avènement.

Car enfin, c’est dans le Coran que se trouve la Parole de Dieu. Et cette Parole, Dieu l’adresse à chaque croyant, directement et personnellement, à charge pour ce dernier de faire l’effort nécessaire pour la lire, la comprendre, l’entendre toujours plus profondément et s’en inspirer toujours plus fidèlement, au long de sa vie terrestre. C’est même là son premier devoir de croyant.

A cet exercice de lecture directe, responsable, l’islam a jadis donné un nom : l’Ijtihâd, ou l’effort persévérant que chacun est appelé à déployer au service de la Parole de Dieu.

Mais le texte coranique est d’un accès ardu. Le comprendre ne vas pas de soi – notamment parce que les 6 236 versets qui le composent ont été réunis en un volume, quelque vingt ans après la mort du Prophète, dans un ordonnancement inexpliqué, qui ne dévoile ni leur chronologie ni les diverses circonstances dans lesquelles ils furent révélés.

C’est en exploitant cette difficulté de lecture que les tenants des thèses littéralistes justifient, depuis si longtemps, la nécessité de s’interposer entre le texte et son lecteur. Comment faire pour accéder au texte sans passer par eux ?

La solution existe. Elle remonte à l’expérience même des compagnons du Prophète. La plupart d’entre eux, en effet, ne saisissaient pas d’emblée le sens des versets qu’il leur récitait. Ils allaient le trouver, individuellement ou par groupes, et l’interrogeaient à ce propos. Il leur répondait en explicitant, en commentant, en illustrant, les différents versets.

Après sa mort, c’est ces compagnons qu’échut la tâche de transmettre, à de nouveaux croyants dont les rangs ne cessaient de grossir, les propos qu’ils avaient entendus de la bouche du Prophète, enrichis de leurs propres souvenirs sur les moments et les lieux où les versets lui avaient été révélés.

Enfin, quelques générations après la mort des derniers compagnons, traditionnistes et chroniqueurs ont commencé à rassembler cette somme de témoignages directs, d’abord transmis oralement et peu à peu mis par écrit.

Fondé sur ces témoignages, un instrument essentiel à l’intelligence du texte coranique allait naître : l’étude des circonstances de la révélation de ses versets – étude qui s’est peu à peu développée en une branche à part entière de l’exégèse coranique.

Cet instrument est indispensable à qui s’efforce, aujourd’hui, d’aborder directement le Livre. C’est la boussole qui lui permet de s’orienter en progressant, pas à pas, dans l’approfondissement du texte.

Lorsque cette lecture est entreprise sous le double signe de la foi et de l’intelligence, elle se charge par elle-même de réfuter la doctrine du « Coran incréé ». Car la vérité du Coran, celle d’une transcendance manifestée dans le temps, s’impose à la raison comme une évidence.

 

À suivre…

  

 



07/05/2013
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