Un autre regard

Un autre regard

LE CORAN DANS LE TEMPS DE SON AVÈNEMENT


La révélation du Coran, commencée aux environs de l’an 610 de l’ère chrétienne, a pris fin en l’an 632, avec la mort du Prophète Muhammad. Cette période est divisée en deux sou-périodes, distinctes dans l’espace et dans le temps.

Il y a, d’abord, durant une douzaine d’années, les révélations faites à La Mecque. Pui, à partir de l’an 622, durant dix années, les révélations faites à Yathrib (qui sera baptisée Médine après la mort du Prophète). Cette périodisation est inscrite dans le texte coranique, où tous les versets sont situés soit à La Mecque, soit à Médine.

Si nombre de thèmes coraniques se retrouvent dans les deux périodes, il y a certains thèmes fondamentaux caractéristiques, soit de l’une, soit de l’autre. Cette différence découle de la différence des contextes.

Au cours de la période mecquoise, en effet, les croyants sont très peu nombreux. Leur nombre total ne dépasse pas la centaine. Unis par la foi qui les habite, ils ne constituent pas pour autant, dans le quotidien, une communauté séparée. Ils continuent de vivre individuellement au sein de leurs clans, dans leurs familles respectives, alors même qu’ils s’y trouvent de plus en plus mal à l’aise et mal tolérés.

La Parole que leur transmet le Prophète, et qui les soude autour de lui, est alors centrée sur les grands principes – métaphysiques, eschatologiques, rituels – de la nouvelle religion. C’est-à-dire sur le rapport vertical qui unit le croyant à Dieu.

Dieu est unique, tout-puissant, au cours de leur existence terrestre, à témoigner de l’unicité de Dieu, de l’unité de Sa création et de la finalité de la vie, qui est de revenir à Dieu d’où elle provient.

De chacun de leurs actes, ils sont personnellement responsables devant Dieu, à qui ils rendront compte lors du Jugement dernier, où ils seront individuellement récompensés, ou châtiés, pour l’éternité.

Tant qu’ils sont à La Mecque, les musulmans, disséminés au milieu des leurs, n’affrontent pas encore les problèmes d’une collectivité distincte et autonome.

C’est à Yathrib, à partir de 622, année de l’Hégire (de Hijra, émigration), qu’ils commencent à constituer une communauté de foi et de vie, où l’inspiration spirituelle se projette dans des formes d’organisations terrestres.

Les Muhâjirûn (ou Emigrants, qui viennent de La Mecque), les Ansârs (ou Partisans, habitants de Yathrib qui les accueillent chez eux) et les nouveaux arrivants qui les rejoignent peu à peu de toutes les tribus d’Arabie, forment une cité plurielle, où se côtoient les différences claniques et les disparités sociales. Ils doivent apprendre un nouveau vivre ensemble, donnant la primauté au religieux sur l’ancestral, à la piété individuelle sur les allégeances claniques. Ils doivent aussi apprendre à se définir, en tant que musulmans, face aux autres religions et bientôt se battre contre les coalitions tribales qui les menacent de l’extérieur.

Ils attendent que Dieu leur apprenne à vivre, entre eux et face aux autres. Qu’il guide leurs pas sur la terre. C’est-à-dire dans les rapports horizontaux qui gouvernent les humains entre eux.

Pourquoi le Coran n’a-t-il pas traité de ces questions à La Mecque ? Pourquoi ne commence-t-il à en traiter qu’à Ythrib ?

Parce que ces questions ne se posaient pas à La Mecque. Parce qu’elles n’ont commencé à se poser qu’à Yathrib.

Avant de déployer, un à un, les principaux thèmes reflétant ce lien entre le texte et son contexte historique, il nous faut d’abord évoquer un cadre temporel plus vaste, englobant et situant l’avènement du Coran lui-même : le temps de la Création.

 

Extraits n°11/50 du livre « Penser le Coran »

de Mahmoud Hussein Edition : GRASSET – 2009


Conventions typographiques

Le texte des auteurs est composé en caractères droits.

Les versets du Coran sont composés en caractères gras.

Les extraits de livres d’exégèse sont composés en italique.


NB : J’ai ajouté au texte du livre de Mahmoud Hussein, la traduction en arabe des versets du Coran ainsi que principalement le Tafsir de Jalayn. Il me semble que la compréhension devient plus pertinente pour toutes celles et tous ceux qui manient le français et l'arabe.


Le livre est en vente en français et traduit à l'arabe

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(Abdelhak RIKI)

 

À suivre

 



28/06/2013
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