Un autre regard

Un autre regard

PENSER LE CORAN n°03/50

Extraits n°3 du livre « Penser le Coran » de Mahmoud Hussein* Edition : GRASSET – 2009

 



 NB : J’ai ajouté au texte du livre de Mahmoud Hussein, la traduction en arabe des versets du Coran ainsi que principalement le Tafsir de Jalayn. Il me semble que la compréhension devient plus pertinente pour toutes celles et tous ceux qui manient le français et l'arabe. 

Le livre est en vente en français et traduit à l'arabe

Achetez les livres et lisez et faites lire vos enfants, vos ami(e)s et vos collègues

(Abdelhak RIKI)


CE QUE DIT LE CORAN

ET CE QU’ON LUI FAIT DIRE

(suite)

Voici encore cet homme d’un âge vénérable, soutenant que la polygamie était une pratique contraire à l’islam, introduite bien après l’époque du Prophète. Nous avons dû lui dire, en traduisant les mots de l’arabe, l’un des versets coraniques qui autorisent l’homme à épouser jusqu’à quatre femmes, à condition qu’il puisse les traiter équitablement (verset 4, 3).

 

وَإِنْ خِفْتُمْ أَلَّا تُقْسِطُوا فِي الْيَتَامَىٰ فَانْكِحُوا مَا طَابَ لَكُمْ مِنَ النِّسَاءِ مَثْنَىٰ وَثُلَاثَ وَرُبَاعَ ۖ فَإِنْ خِفْتُمْ أَلَّا تَعْدِلُوا فَوَاحِدَةً أَوْ مَا مَلَكَتْ أَيْمَانُكُمْ ۚ ذَٰلِكَ أَدْنَىٰ أَلَّا تَعُولُوا (3) (سورة النساء)

 

تفسير الجلالين

"وَإِنْ خِفْتُمْ" أَنْ لَا "تُقْسِطُوا" تَعْدِلُوا "فِي الْيَتَامَى" فَتَحَرَّجْتُمْ مِنْ أَمْرهمْ فَخَافُوا أَيْضًا أَنْ لَا تَعْدِلُوا بَيْن النِّسَاء إذَا نَكَحْتُمُوهُنَّ "فَانْكِحُوا" تَزَوَّجُوا "مَا" بِمَعْنَى مَنْ "طَابَ لَكُمْ مِنْ النِّسَاء مَثْنَى وَثُلَاث وَرُبَاع" أَيْ اثْنَتَيْنِ وَثَلَاثًا وَأَرْبَعًا وَلَا تَزِيدُوا عَلَى ذَلِكَ "فَإِنْ خِفْتُمْ" أَنْ لَا "تَعْدِلُوا" فِيهِنَّ بِالنَّفَقَةِ وَالْقَسْم "فَوَاحِدَة" انْكِحُوهَا "أَوْ" اقْتَصِرُوا عَلَى "مَا مَلَكَتْ أَيْمَانكُمْ" مِنْ الْإِمَاء إذْ لَيْسَ لَهُنَّ مِنْ الْحُقُوق مَا لِلزَّوْجَاتِ "ذَلِكَ" أَيْ نِكَاح الْأَرْبَع فَقَطْ أَوْ الْوَاحِدَة أَوْ التَّسَرِّي "أَدْنَى" أَقْرَب إلَى "أَلَّا تَعُولُوا" تَجُورُوا

 

Nous ne nous attendions pas à affronter une connaissance aussi lacunaire, aussi sélective, du Coran, en particulier chez des musulmans pratiquants. Mais nous avons surtout été frappés par le sentiment, largement répandu parmi eux, que le Coran devait nécessairement apporter des réponses claires, univoques, définitives, à toutes les questions qu’ils se posaient, comme il n’avait cessé de le faire, croyaient-ils, à toutes les questions que se sont posées les musulmans depuis l’avènement de la prophétie.

Nous n’oublierons pas cette jeune femme, les cheveux sagement recouverts d’un châle, devant qui nous évoquions les conditions dans lesquelles, le port du châle aurait été commandé par Dieu.

Cela se passait à Médine. Les femmes devaient sortir de la ville, à la tombée de la nuit, pour leurs besoins. Elles étaient alors souvent importunées par des voyous. Elles firent part de leur colère à leurs maris, qui en parlèrent à leur tour au Prophète. C’est à la suite de ces incidents que le verset coranique aurait été révélé à ce dernier. En revêtant un châle, les femmes musulmanes libres pouvaient se faire aisément reconnaître, et dès lors se faire respecter, même dans l’obscurité de la nuit (verset 32, 59).

 

يَا أَيُّهَا النَّبِيُّ قُلْ لِأَزْوَاجِكَ وَبَنَاتِكَ وَنِسَاءِ الْمُؤْمِنِينَ يُدْنِينَ عَلَيْهِنَّ مِنْ جَلَابِيبِهِنَّ ۚ ذَٰلِكَ أَدْنَىٰ أَنْ يُعْرَفْنَ فَلَا يُؤْذَيْنَ ۗ وَكَانَ اللَّهُ غَفُورًا رَحِيمًا (59)

(سورة الأحزاب)

 

تفسير الجلالين

"يَا أَيّهَا النَّبِيّ قُلْ لِأَزْوَاجِك وَبَنَاتك وَنِسَاء الْمُؤْمِنِينَ يُدْنِينَ عَلَيْهِنَّ مِنْ جَلَابِيبهنَّ" جَمْع جِلْبَاب وَهِيَ الْمُلَاءَة الَّتِي تَشْتَمِل بِهَا الْمَرْأَة أَيْ يُرْخِينَ بَعْضهَا عَلَى الْوُجُوه إذَا خَرَجْنَ لِحَاجَتِهِنَّ إلَّا عَيْنًا وَاحِدَة "ذَلِكَ أَدْنَى" أَقْرَب إلَى "أَنْ يُعْرَفْنَ" بِأَنَّهُنَّ حَرَائِر "فَلَا يُؤْذَيْنَ" بِالتَّعَرُّضِ لَهُنَّ بِخِلَافِ الْإِمَاء فَلَا يُغَطِّينَ وُجُوههنَّ فَكَانَ الْمُنَافِقُونَ يَتَعَرَّضُونَ لَهُنَّ "وَكَانَ اللَّه غَفُورًا" لِمَا سَلَفَ مِنْهُنَّ مِنْ تَرْك السِّتْر "رَحِيمًا" بِهِنَّ إذْ سَتَرَهُنَّ

 

La jeune femme, devant nous, était visiblement excédée. Elle finit par nous demander comment nous osions penser que Dieu, dont le Livre ne contenait que des commandements éternels, pouvait n’avoir ordonné le port du châle que pour des raisons aussi triviales.

Nous répondîmes que cet épisode était cité par les exégètes les plus orthodoxes, et qu’en tout état de cause, elle était libre de considérer que ce verset obligeait toutes les femmes du monde, jusqu’à la fin des temps, ou au contraire de considérer qu’il répondait à des exigences étroitement conjoncturelles, aujourd’hui dépassées.

 



04/04/2013
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